Les polydesmidés, mille-pattes à épaulettes

Myriapoda ; Diplopoda ; Polydesmidae

Les mille-pattes de la famille des Polydesmidae se reconnaissent facilement par la présence de sortes de costulations ou d’épaulettes qui dépassent latéralement du corps. Ces épaulettes pourraient leur servir à se protéger, et en particulier à protéger leurs pattes qui sont souvent cachées par les costulations.

Les Polydesmidae sont saprophages, mais se nourriraient également de champignons et autres levures et moisissures pour enrichir leur alimentation [1].

Un groupe de mille-pattes à épaulettes (polyxénidés), de couleur beige rose sur fond de bois décomposé noir.
Groupe de polydesmidés sous l’écorce d’un arbre

Après la reproduction, les femelles construisent chacune un nid avec leurs excréments et des débris végétaux qu’elles collent ensembles. Une fois le nid préparé, les femelles mille-pattes pondent de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de petits oeufs blancs [2] avant d’achever la construction du nid. Une fois que les oeufs ont éclos, les jeunes se développent d’autant plus rapidement qu’il fait chaud. Ils passent ensuite l’hiver à l’abris et finissent leur croissance au début du printemps pour les moins développés d’entre eux. Ils se reproduisent à la fin du printemps et meurent après la reproduction [3].

Un mille-pattes à épaulettes, ou Polydesmidae, photographié de dessus sous l'écorce d'un arbre.
Mille-pattes à épaulettes : on distingue bien les costulations qui dépassent des anneaux du corps

Les Polydesmidae sont comme d’autres myriapodes capables de produire des substances défensives éventuellement nocives, et en particulier le très toxique cyanure d’hydrogène (et d’autres composés cyanogènes). Ils produisent aussi des substances aromatiques que l’on retrouve chez les végétaux, comme les quinones, certains composés phénolés, des acides, de la quinazoline et des monoterpènes [4], ces molécules leurs permettent probablement de faire fuir d’éventuels prédateurs.

L’espèce la plus commune en France est Polydesmus angustus, on la trouve facilement sous les écorces des troncs d’arbres morts, sous les grosses pierres ou dans la litière. Il existerait une trentaine d’espèces en France, mais cette famille est très peu étudiée par les scientifiques. Les Polydesmidae semblent globalement préférer les lieux humides et ombragés.

Macrophotographies en gros plan d’un Polydesmidae proche de Polydesmus angustus, dans un tronc mort en décomposition :

Macrophotographie en milieu naturel d'un myriapode, diplopode, Polydesmidae proche de Polydesmus angustus.
Polydesmidae proche de Polydesmus angustus
Macrophotographie d'un Polydesmidae proche de Polydesmus angustus (Myriapode, diplopode), sorte de mille-pattes avec des épaulettes larges couvrant les pattes et les segments de cet arthropode.
Polydesmidae proche de Polydesmus angustus

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Notes et références

[1David, J. F., & Célérier, M. L. (1997). Effects of yeast on the growth and reproduction of the saprophagous millipede Polydesmus angustus (Diplopoda, Polydesmidae). Biology and fertility of soils, 24(1), 66-69.

[2Banerjee, B. (1973). The breeding biology of Polydesmus angustus Latzel (Diplopoda, Polydesmidae). Nor. Entomol. Tidsskr, 20(3), 291-294.

[3David, J. F., Couret, T., & Celerier, M. L. (1993). The life cycle of the millipede Polydesmus angustus : another case of cohort-splitting. European journal of soil biology, 29(3-4), 117-125.

[4Makarov, S. E., et al. (2012). Chemical defense in the cave-dwelling millipede Brachydesmus troglobius Daday, 1889 (Diplopoda, Polydesmidae). International Journal of Speleology, 41(1), 10.



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