Publié le 11 mars 2014 et mis à jour le 14 mai 2025.
A suivre ! L’insecte qui dévore les araignées
Hymenoptera ; Ichneumonidae ; Pimplinae
Cette araignée, une Araniella cucurbitina, a attrapé une mouche dans sa toile et s’apprête à la dévorer alors qu’un vers blanc se promène tranquillement sur son abdomen. Sauf que ce petit ver est en fait la redoutable larve d’une guêpe parasite d’araignées. On appelle ces larves des ectoparasites car elles se fixent à l’extérieur du corps de leurs hôtes, comme les tiques pour les humains. Cette larve se nourrit de l’hémolymphe et des organes de l’araignée, en commençant pour les moins vitaux pour garder l’araignée en vie plus longtemps.

Ces larves appartiennent à l’ordre des hyménoptères et la famille des Ichneumonidae, une famille d’insectes extrêmement vaste et difficile à identifier. Les ichneumons sont toutes des guêpes parasites, généralement d’autres invertébrés comme des abeilles, des coléoptères ou des araignées. Les différentes espèces d’ichneumons ont souvent évolué pour s’adapter très précisément au mode de vie de leurs hôtes ce qui explique en partie leur diversité.
Sur la photographie macro ci-dessous, on voit une autre araignée de la famille des Tetragnathidae parasitée par une autre larve :


Après avoir entièrement vidé son hôte, la larve laisse tomber l’araignée et se tisse un cocon de soie dans la toile de l’araignée. Certaines espèces de guêpes parasites d’araignées exotiques proches de celle-ci sont même capables de contrôler les araignées pour les obliger à leur construire des abris. Il semble probable que les guêpes tirent avantage pour cela d’un comportement que les araignées ont déjà dans leur répertoire. Lorsque l’automne arrive ces araignées se préparent à passer l’hiver à l’état adulte et tissent des petits abris de soie pour se protéger. Des scientifiques ont remarqué que les abris que ces araignées tissent pour l’hiver sont les mêmes que ceux que les araignées tissent lorsqu’elles sont parasitées par une guêpe [1].
Voici d’autres photos de ce petit parasite qui ressemble un peu à une chenille de papillon de face.


Ici, on voit la larve qui a finalement construit son cocon, directement au milieu de la toile de l’araignée :

Identifier les larves d’insectes est souvent très difficile parce qu’elles ont été peu étudiées, et qu’il y a souvent moins de différence entre les larves de différentes espèces qu’entre les adultes. Le meilleur moyen d’identifier une larve d’insectes est souvent de l’élever pour observer l’adulte qui en émerge. Après l’avoir élevée dans un petit tube pendant quelques jours, la guêpe parasite a émergé ! Vous pouvez voir la guêpe adulte ici.
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Notes et références
[1] Korenko, S., & Pekár, S. (2011). A parasitoid wasp induces overwintering behaviour in its spider host. PLOS one, 6(9), e24628.