Les différentes races d’abeilles Européennes

Sous-espèces d’abeilles mellifères en Europe

En apiculture, on parle souvent des différentes sous-espèces d’abeilles. Il en existe de nombreuses en Europe, mais les hybridations, la sélection de races et le commerce international les ont souvent mélangé et rendent le sujet difficile à étudier pour les scientifiques [1] [2]. On utilise souvent improprement le mot race pour parler des sous-espèces : les sous-espèces sont des populations différentes qui ont évoluées naturellement, alors que les races sont des populations différentes sélectionnées par les apiculteurs (comme l’abeille Buckfast par exemple). Voici donc les principales sous-espèces d’abeilles que l’on rencontre en Europe et qui sont parfois importées en France :

Les abeilles noires

Ces abeilles, appelées Apis mellifera mellifera ont leur origine dans le nord de l’Europe et l’Ouest de la Russie centrale, s’étendant éventuellement jusqu’à l’Espagne en passant par la France. Ce sont de grandes abeilles avec des langues assez courtes. Elles ont une coloration brun-noir avec quelques taches jaunes sur l’abdomen supérieur. Ces abeilles sont connues pour être nerveuses et agressives et supportent bien l’hiver dans les climats plus froids. La populations d’ouvrières se développe lentement au printemps. Elles étaient autrefois populaires pour l’exportation mais leurs faibles performances au printemps et au début de l’été ainsi que leur agressivité les ont rendu moins populaires que leurs cousines italiennes.

Les abeilles italiennes

Ces abeilles originaires d’Italie sont appelées Apis mellifera ligustica et sont les plus populaires pour l’apiculture. Elles sont plus petites que les mellifères mais avec des langues plus longues, et apparaissent plus claires, plus dorées, avec des bandes jaunes vives sur leurs abdomens. Elles sont dociles, et les populations d’ouvrières se développent rapidement au printemps, restant fortes tout au long de l’été. Elles construisent également rapidement des rayons, mais leur forte consommation de miel pose des difficultés en hiver dans les latitudes nordiques. Elles semblent piller les autres ruches plus rapidement que les autres espèces d’abeilles.

Les abeilles carnioliennes

Ces abeilles ont évolué dans les Alpes autrichiennes du sud, le nord de la Yougoslavie et la vallée du Danube. Elles sont appelées Apis mellifera carnica. De taille similaire à Apis mellifera ligustica, elles peuvent être cependant différenciées par leurs couleurs plutôt grises ou brunes que dorées. Connu pour leur tempérament doux, elles hivernent en petites colonies et demandent peu de réserves de miel. Elles se développent rapidement au printemps mais leur population se réduit parfois pendant l’été. Les abeilles carnioliennes peuvent essaimer plus facilement que les abeilles italiennes et construisent les cires plus lentement que ces dernières.

Les abeilles caucasiennes

Les abeilles caucasiennes, Apis mellifera caucasica ont évolué dans le Caucase central, c’est à dire le Sud-Ouest de la Russie et l’Arménie, la Géorgie et l’Azerbaijan. Elles ressemblent à Apis mellifera carnica avec une couleur grisée. Considérées comme douces, elles se développent lentement au printemps mais peuvent atteindre des populations estivales adéquates à la production de miel. Elles essaiment peu en comparaison avec leurs cousines Italiennes. Elles font face à des défis pour survivre à l’hiver en raison de leur susceptibilité à Nosema. Ces abeilles utilisent beaucoup de propolis.

Les autres sous-espèces d’abeilles mellifères, liste complète :

On trouve en Afrique et en Europe de nombreuses autres sous-espèces qui font l’objet de débats réguliers entre les scientifiques et entre les apiculteurs. De nombreux pays semblent vouloir déclarer leurs populations d’abeilles endémiques, probablement par fierté nationale, et le nombre de sous-espèces à explosé au cours des dernières décennies. L’intérêt de décrire toutes ces sous-espèces, si elles se comportent de la même manière, est relativement faible pour les apiculteurs. Voici la liste complète des sous-espèces décrites à ce jour [3] [4] :
L’abeille de Crête Apis mellifera adami, l’abeille d’Afrique de l’Ouest A. m. adansonii, l’abeille Anatolienne A. m. anatoliaca, l’abeille Russe des steppes A. m. artemisia, l’abeille du Cap A. m. capensis, l’abeille carniolienne A. m. carnica, l’abeille des Carpates A. m. carpatica, l’abeille du Caucase A. m. caucasica, l’abeille grecque A. m. cecropia, l’abeille de Chypre A. m. cypria, l’abeille Espagnole ou abeille Ibérique A. m. iberiensis, l’abeille tellienne A. m. intermissa (=A. m. major), l’abeille arabe A. m. jemenitica, l’abeille égyptienne A. m. lamarckii, l’abeille italienne A. m. ligustica, l’abeille d’Afrique de l’Est A. m. litorea, l’abeille macédonienne A. m. macedonica, l’abeille Irannienne A. m. meda, l’abeille noire Européenne A. m. mellifera, l’abeille des montagnes d’Afrique de l’Est A. m. monticola, l’abeille de Tian Shan A. m. pomonella, l’abeille arménienne A. m. remipes, l’abeille Malte A. m. ruttneri, l’abeille du Sahara A. m. sahariensis, l’abeille des plaines d’Afrique de l’Est A. m. scutellata, l’abeille sicilienne A.m. siciliana (=A. m. sicula ? peu d’informations disponibles sur cette sous-espèce), l’abeille Ethiopienne A. m. simensis (=Apis mellifera bandasii, Apis mellifera woyi-gambella), l’abeille Uyghur A. m. sinisxinyuan [5], l’abeille Ukrainienne A. m. sossimai, l’abeille Syrienne A. m. syriaca, l’abeille de Crimée Apis mellifera taurica, l’abeille de Madagascar A. m unicolor.


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Notes et références

[1Momeni, J., Parejo, M., Nielsen, R. O., Langa, J., Montes, I., Papoutsis, L., ... & Estonba, A. (2021). Authoritative subspecies diagnosis tool for European honey bees based on ancestry informative SNPs. BMC genomics, 22(1), 1-12.

[2Winston, M. L. (1991). The biology of the honey bee. Harvard University Press.

[3NCBI, consulté le 5/1/2024.

[4Engel, M. S. (1999). The taxonomy of recent and fossil honey bees (Hymenoptera : Apidae ; Apis).

[5Chen, C., Liu, Z., Pan, Q., Chen, X., Wang, H., Guo, H., ... & Shi, W. (2016). Genomic analyses reveal demographic history and temperate adaptation of the newly discovered honey bee subspecies Apis mellifera sinisxinyuan n. ssp. Molecular biology and evolution, 33(5), 1337-1348.



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