Que faire en cas de pillage entre ruches

Comment éviter le pillage entre colonies d’abeilles ?

Le pillage d’une ruche par une colonie d’abeilles se caractérise par le comportement anormal d’une colonie d’abeilles qui attaque vigoureusement une ruche pour s’approprier ses réserves alimentaires, à savoir le miel. Cette agression se traduit parfois par des batailles acharnées autour des ruches entre les deux colonies, occasionnant des pertes significatives.

Quelles sont les risques liés au pillage ?

Si la colonie pilleuse gagne, les dégâts peuvent être importants : des dizaines d’abeilles des deux colonies sont souvent tuées, les cadres sont vidés de leur miel et déchiquetés (causant l’accumulation de cire des opercules sur la planche de vol), des parasites et maladies se propagent entre les deux colonies et, dans certains cas, la colonie pillée meurt. Le pillage d’une ruche peut avoir des répercussions étendues, compromettant la production de miel du rucher et augmentant les pertes économiques [1].

Quels sont les facteurs déclenchants des comportements de pillage chez les abeilles ?

Les pillages sont favorisés par le manque de ressources alimentaires, notamment pendant les périodes de disette, après la récolte du miel, et lors de sécheresses. Les pillages sont plus courants dans les zones pauvres en ressources florales comme les zones d’agriculture intensive hors période de floraison et les zones d’agricultures intensives céréalières qui ne produisent souvent aucun nectar (comme le blé et le maïs).

Les mauvaises pratiques apicoles, telles que l’ouverture fréquente des ruches, le nourrissage en pleine journée à ciel ouvert ou trop facilement accessibles, contribuent également à attirer les pilleuses. Les trous de vol aux ouvertures trop grandes pour les colonies faibles, et les trous dans les hausses, corps de ruches, planches de vols et toits de ruches peuvent aussi contribuer à encourager le pillage. Ils rendent la ruche difficile à défendre pour la colonie qui l’habite, ce qui facilite l’accès aux abeilles pilleuses.

Comment détecter le pillage des ruches ?

Pour identifier un pillage en cours, observez des changements tels qu’un comportement agressif des abeilles, un vol massif et désorganisé autour de la ruche, des abeilles cherchant frénétiquement à pénétrer par des entrées inhabituelles, des bagarres et des abeilles mortes autour de la ruche, ainsi que des signes tels que des miettes de cire et l’absence de pelotes de pollen sur certaines abeilles.

Que faire pour stopper le pillage d’une ruche ?

Réagissez promptement en refermant temporairement la ruche attaquée avec une grille (de préférence un écran anti-pillage de type "robbing screen") qui empêche les abeilles pilleuses de passer tout en laissant la ruche respirer. Procédez à un enfumage pour gagner du temps, en isolant la ruche attaquée des autres. Lorsque les abeilles pilleuses sont parties, rouvrez la ruche mais ne laissez qu’une petite entrée. Utilisez une entrée complexe grillagée comme les écrans anti-pillages (robbing screen en anglais), ou un réducteur d’entrée de ruche.

Sur la vidéo ci-dessous, un apiculteur explique comme utiliser un écran anti-pillage de type américain :

L’idée d’un écran anti-pillage est que les pilleuses sont attirées par la grille car elles sentent l’entrée de la ruche, alors que les abeilles de la ruche apprennent à sortir ou rentrer par le dessus de l’écran anti-pillage. Il faut le placer de préférence le soir pour que les premières abeilles fourrageuses apprennent par où rentrer au petit matin.

Quelques jours après, une fois que les abeilles sont calmées, visitez la ruche et assurez-vous de la présence d’une reine et de nourriture. Si vous devez les nourrir, placez un nourrisseur dans une hausse ou un nourrisseur cadre. Utilisez un réducteur d’entrée de ruche (lien affilié) pendant le nourrissage et nourrissez le soir avec de petites quantités.

Comme prévenir et empêcher les pillages ?

Adoptez des bonnes pratiques pour éviter les pillages, telles que limiter l’ouverture des ruches pendant les périodes de disette, réparer les ruches endommagées, éviter de conserver des colonies faibles, adapter l’ouverture des ruches à la force de la colonie, nourrir les colonies en fin de journée, utiliser des seaux fermés lors des récoltes, et installer des dispositifs d’écran comme le "Robberscreen" pour contrôler les entrées/sorties tout en assurant une ventilation adéquate. En cas d’insuffisance des mesures, isolez la ruche attaquée ou envisagez l’utilisation de cabines "parasol" entourées d’une moustiquaire pour la visite de petites colonies.


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Notes et références

[1E. Vidal. Éviter le pillage des ruches. Agripedia.nc.



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