Fourmis des bois ou fourmis rousses

Hymenoptera, Formicidae, Formicinae, Formica sensu stricto

Les fourmis des bois ou fourmis rousses sont célèbres grâce à leurs dômes d’aiguilles de pin et de brindilles assez imposants. Elles forment généralement des fourmilières très actives, avec parfois plusieurs centaines de reines dans leurs dômes. Elles forment souvent des super-colonies, ce qui signifie que différents dômes appartiennent à une même gigantesque colonie de fourmis. Leur nom de "fourmis rousses" leur est donné à cause des tâches orangées de leurs thorax et de leurs têtes.

Fourmi des bois Formica rufa, qui tire une mouche more au sol.
Fourmi rousse

Vidéo d’une colonie de fourmis rousses (Formica sens strict) au printemps. Les fourmis se rassemblent au soleil sur le dôme pour se réchauffer :

Ces fourmis du genre Formica (sous genres Formica sensu stricto ou Coptoformica) construisent leurs dômes avec des aiguilles, des brindilles ou des herbes séchées. Ces dômes permettent de maintenir une température idéale pour le développement de la colonie.

Photo d’un dôme d’aiguilles de fourmis rousses ou "fourmis des bois" :

Fourmilière de Fourmis des bois
Dôme de brindilles de fourmis rousses

Macrophotographies de fourmis Formica polyctena :

Dôme de Formica polyctena, une espèce de fourmis des bois qui construit des fourmilières en brindilles.
Dôme de fourmis des bois

On trouve également sur ces dômes de brindilles de grosses quantité de résine qui permettent aux fourmis de se protéger de certains parasites, (on pourrait dire qu’elles l’utilisent comme un "médicament") [1].

Trois fourmis rousses des bois tirent un bloc de résine de sapin dont elles se servent comme "médicament".
Formica polyctena et résine

Comme chez les autres fourmis et beaucoup d’autres insectes, les tarses des pattes avant permettent de se nettoyer les antennes :

Formica polyctena se nettoyant les antennes.
Une fourmi nettoie ses antennes

Ces fourmis sont généralement très agressives, connues pour leurs projections d’acide formique. Pour observer cela, il suffit de s’approcher d’un dôme et de déranger délicatement quelques ouvrières. Si un intrus s’approche trop, elles le mordront et déposeront une goutte d’acide formique sur la plaie, heureusement pour nous, leurs mandibules ne sont pas assez puissantes pour qu’elles puissent parvenir à leurs fins, ce qui nous permet de rester un petit bout de temps à proximité, et donc de prendre de jolies macrophotographies.

Les macrophotographies suivantes ont été réalisées avec les espèces de fourmis des bois Formica polyctena et Formica rufa, sur leurs dômes de brindilles ou à proximité.

A l’approche de l’objectif, cette ouvrière de Formica polyctena se prépare à recourber son abdomen entre les pattes pour pouvoir projeter son acide formique.

Ouvrière de fourmi des bois prenant une posture dissuasive.
Formica polyctena

Celles-ci sentent une vibration à gauche (mon matériel photo), de nombreuses fourmis se précipitent vers la source de la vibration pour parer à l’éventuelle attaque d’un prédateur.

Ouvrières de fourmis rousses Formica polyctena sur leur dôme.
Plusieurs ouvrières de Formica

Les fourmis se placent en hauteur sur les brindilles :

Ouvrière de fourmis rousses dans les brindilles et aiguilles de pin.
Fourmi des bois ouvrière

Mais ces fourmis ont préféré aller sur des feuilles de ronces qui entourent leur dôme :

Fourmi rousse des bois sous une feuille.
Fourmi des bois sur une feuille
Ouvrières des fourmis des bois Formica polyctena sur feuille.
Fourmis des bois
Deux fourmis des bois ou fourmis rosses Formica qui vont projeter de l'acide formique.
Fourmis des bois projetant de l’acide formique

On distingue très bien sur cette photo, les dents de la fourmi sur ses mandibules, ses antennes et ses yeux composés :

La tête d'une fourmi des bois.
Tête d’une ouvrière

Sur le dôme, la densité des ouvrières peut parfois être importante, surtout près d’une sortie ou sur un point élevé du dôme. Il arrive qu’on ne puisse plus voir qu’une tache noire à la place des brindilles, tellement les fourmis sont nombreuses à la surface.

Important rassemblement d'ouvrières de fourmis des bois sur le sommet de leur fourmilière.
Fourmis des bois sur le dôme de leur fourmilière
Des fourmis des bois se concentrent sur le dôme de leur fourmilière, fait de brindilles.
Rassemblement de fourmis sur le dôme

C’est également sur le dôme que l’on peut faire le plus d’observations, ou du moins, le plus facilement. Ici par exemple, on peut voir deux ouvrières qui en portent deux autres, il s’agit de port social : une fourmi se recroqueville afin que l’autre puisse la transporter en la tenant par les mandibules, cela permet d’amener des fourmis à l’extérieur du nid ou dans en endroit où il y en a besoin.

Port social entre plusieurs fourmis des bois.
Fourmis des bois, port social

Ces fourmis cherchent un point haut, toujours dans le but de défendre le nid mais également pour profiter du soleil.

Les fourmis des bois grimpent sur un des sommets du dôme de leur fourmilière pour la défendre.
Fourmis des bois sur leur fourmilière

La quantité de proies ramenées au nid est aussi énorme, les chenilles et insectes morts ou vivants, ainsi que le miellat des pucerons permettront de nourrir les larves (Formica polyctena).

Une fourmi des bois ramène au nid sa proie, une chenille jaune.
Formica polyctena et chenilles
Une fourmi des bois ramène au nid sa proie, un coléoptère mort (prédation).
Formica polyctena et géotrupes

Quelques photos d’une fourmilière de Formica polyctena un peu atypique, avec un petit dôme au bord de l’eau, constitué de brindilles et de graviers (au lieu d’aiguilles). Les fourmis se servent des matériaux qu’elles ont à disposition à côté du nid :

Formica des bois, une fourmi rousse.
Fourmi des bois
Une fourmi des bois ouvrière vue de profil.
Formica polyctena, ouvrière
Tête d'une Formica polyctena.
Gros plan sur la tête d’une fourmi des bois

Les fourmis des bois sont menacées par la déforestation [2], les coupes franches et le réchauffement climatique.


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Notes et références

[1Cherix, D., Freitag, A., Maeder, A. (2010). Fourmis des bois du Parc jurassien vaudois. Rossolis, 120p.

[2Sorvari, J., & Hakkarainen, H. (2005, January). Deforestation reduces nest mound size and decreases the production of sexual offspring in the wood ant Formica aquilonia. In Annales Zoologici Fennici (pp. 259-267). Finnish Zoological and Botanical Publishing Board.



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