L’araignée coccinelle, Eresus kollari

Arachnida, Eresidae, Eresus kollari

L’araignée coccinelle, Eresus kollari [1] est une espèce d’araignée de la famille des Eresidae.

Où vit l’araignée coccinelle ?

L’araignée coccinelle se rencontre partout en France à l’exception de la partie Nord-Ouest. Elle y est cependant généralement présente de manière très localisée. On trouve Eresus kollari en particulier dans la moitié Sud-Est de la France, aux abords de Toulouse et dans les Alpes (massif du Queyras), mais aussi dans le Var, la Drôme, le Gard, et autres régions du Sud. Dans le Monde, on la rencontre presque dans toute l’Europe de manière localisée à l’exception de l’Angleterre, de la Côte Ouest de la France et de l’Allemagne et des pays du Nord. Elle est aussi présente en Afrique du Nord au Moyen-Orient et en Asie, toujours de manière sporadique [2].

Cette espèce vit en effet dans la garrigue et les pelouses sèches, sur des terrains sablonneux ou caillouteux très exposés au soleil. Elle aime particulièrement les landes à callunes avec peu de litière au sol. Cette araignée et son habitat sont actuellement en déclin en France [3]. Des mesures de gestions comme la fauche, la suppression de la couche de litière et le brulis pourraient permettre de protéger l’habitat de l’araignée coccinelle [4].

Un mâle d'araignée coccinelle de face, avec ses impressionnantes chélicères.
Eresus kollari
L'araignée coccinelle vue de dessus. On voit bien les anneaux de soies blanches au niveau des articulations des pattes, ainsi que les quatre taches orangées sur l'abdomen de l'araignée.
Eresus kollari

Malgré sa ressemblance avec les araignées sauteuses ou Salticidae, Eresus kollari appartient à une famille bien distincte. Elle capture cependant les insectes de la même manière que les Salticidae, sans utiliser de toîle, en capturant ce qui passent à sa portée.

Comment reconnaît-on l’araignée coccinelle ?

Seuls les mâles adultes sont colorés. Les pattes avant sont noires avec quelques poils (des "soies" pour être exact) blancs au niveau des articulations. Le céphalothorax (la tête et le thorax chez les araignées) est bombé en avant et entièrement noir, contrairement à l’abdomen et aux pattes arrières qui sont rouges ou orangées, avec quelques soies noires et blanches. Les couleurs peuvent varier en fonction des localités. Le signe distinctif remarquable chez cette espèce est la présence de quatre points noirs (plus rarement trois, en Corse et en Sardaigne ou une seule tache) sur l’abdomen, qui donnent au mâle une apparence de grosse coccinelle poilue !

Comme toutes les araignées, Eresus kollari possèdent des crochets, à l’extrémité des chélicères, à travers lesquels l’araignée peut injecter un venin dans sa proie. Malgré la forte agressivité de cette araignée et la présence de couleurs très vives chez le mâle (aposématisme), il est peu probable que sa morsure (les araignées ne font pas de piqûres, elles mordent) soit un danger pour l’homme. Le plus sage reste tout de même de ne pas la saisir entre les doigts.

Vidéo d’une araignée coccinelle mâle qui, dérangée par notre brindille écarte les chélicères et fait vibrer son abdomen ! Cette danse aggressive permet aux mâles de chasser certains prédateurs sans avoir à utiliser leur précieux venin.

Quel est le mode de vie de l’araignée coccinelle ?

Les femelles sont entièrement noires et presque deux fois plus grandes que les mâles. Elles possèdent uniquement des soies noires ou parfois grisâtres. Les femelles sont sédentaires et creusent un trou dans le sol qu’elles tapissent de toîles. On peut plus facilement trouver les mâles qui déambulent à la recherche de femelles au début et à la fin de l’été.

Eresus kollari mâle, avec ses quatres points noirs sur son abdomen orange.
Araignée coccinelle
Vue de profil du céphalothorax bombé de Eresus kollari.
Araignée coccinelle

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Notes et références

[1Synonyme de Eresus niger et Eresus cinnaberinus, mais on rencontre également E. sandaliatus en particulier en Angleterre.

[2Données iNaturalist consultées le 28 Janvier 2024.

[3Johannesen, J., & Veith, M. (2001). Population history of Eresus cinnaberinus (Araneae : Eresidae) colour variants at a putative species transition. Heredity, 87(1), 114-124.

[4Krause, R. H., Buse, J., Matern, A., Schrader, B., Hordtle, W., & Assmann, T. (2011). Eresus kollari (Araneae : Eresidae) calls for heathland management. Journal of Arachnology, 39(3), 384-392.


Vos commentaires et questions:

  • Le 17 avril 2022 par riou herveline :

    Bonjour, je suis sur les causses du quercy, et je viens de photographier un joli spécimen que j’ai sauvé de la noyade ! Magnifique ! Sur votre site, je ne vois pas comment vous envoyez cette photo, très nette. Je l’ai mise sur le groupe "découverte des insectes "....bien que ce ne soit pas un insecte.




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