Meranoplus : les fourmis à boucliers d’Australie

Formicidae ; Myrmicinae ; Meranoplus minor - "shield ants"

Les fourmis du genre Meranoplus sont appelées fourmis à bouliers ("shield ants" en anglais) en raison de la forme de leur thorax, souvent large et épineux, et de leur tête qui possède une petite carène permettant à ces fourmis d’y replier leurs antennes pour les protéger. Environs 80 espèces ont été décrites à ce jour, la plupart en Australie, mais il est estimé que jusqu’à 400 espèces pourraient y exister [1].

Une fourmi ouvrière Meranoplus minor brune et orange avec de longs poils et un thorax en forme de bouclier.
Fourmi Meranoplus

Où vivent les fourmis à boucliers ?

Les fourmis du genre Meranoplus se rencontrent en Afrique du Sud (8 espèces), en Asie en Inde et dans les les régions tropicales du Sud-Est (14 espèces) et en Australie (plus d’une cinquantaine d’espèces décrites). Elles vivent dans une grande variété d’habitats, surtout en Australie, mais sont généralement plus courantes dans les zones tropicales à subtropicales ou arides. Elles forment généralement de petits nids dans le sol, sous les pierres. Leurs fourmilières sont généralement faites de quelques grandes salles directement creusées dans le sable ou la terre sous les pierres et il est assez facile d’observer les reines.

Un nid de fourmis oranges et marrons de l'espèce Meranoplus minor, aussi appelées fourmis à boucliers ou shield ants en anglais.
Nid de Meranoplus ou fourmis à boucliers

Quelle est la biologie des fourmis du genre Meranoplus ?

Les fourmis à boucliers sont d’intéressantes petites fourmis. Certaines espèces sont capables de faire le mort lorsqu’elles sont dérangées. Elles replient leurs antennes et leurs pattes, se roulent en boules, et arrêtent de bouger. Leur thorax épineux les protège alors probablement de leurs prédateurs, ainsi que leurs longues soies ou poils qui peuvent les rendre difficile à saisir.

Ces fourmis sont très lentes, vivent dans le sol et cherchent leur nourriture presque uniquement au sol. Elles sont souvent peu nombreuses et les colonies sont petites.

Plusieurs fourmis à boucliers (shield ants) de l'espèce Meranoplus minor, dans leur nid fait de sable.
Meranoplus minor

Les colonies n’ont qu’une seule reine (elles sont dites monogynes) et n’ont généralement que quelques centaines d’ouvrières. Malgré la petite taille de leurs colonies, ces fourmis sont capables de faire des pistes de phéromones pour recruter les autres ouvrières d’une même colonie vers une source de nourriture [2]. Ces fourmis sont généralement omnivores et se nourrissent parfois de graines, à l’exception de certaines espèces exclusivement granivores [3].

Une fourmi à bouclier (shield ant) Meranoplus minor, avec un corps marron et un abdomen orange.
Fourmi à bouclier

Lorsqu’elles sont dérangées, ces fourmis relèvent leur abdomen, comme les fourmis acrobates du genre Crematogaster, et laissent perler une gouttelette le long de leur dard. On peut voir ce comportement sur la vidéo ci-dessous, certaines ouvrières émettent une goutte de venin pour repousser une petite fourmi noire qui s’introduit dans leur nid :

Il existe une grande diversité de couleurs au sein du genre Meranoplus, les photos ci-dessus mettaient en avant une colonie de Meranoplus minor, et les photos ci-dessous montrent une espèce un peu plus sombre et de couleur marron sur l’abdomen ou lieu de jaune orangé, Meranoplus curvispina :

Meranoplus curvispina, la fourmi à boucliers à épines courbées d'Australie, de couleur Marron et orange, tenant des oeufs dans le nid.
Meranoplus curvispina
Meranoplus curvispina, une fourmi à bouclier d'Australie transportant une larve dans la fourmilière.
Meranoplus curvispina

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Notes et références

[1Andersen, A. N. (2006). A systematic overview of Australian species of the myrmicine ant genus Meranoplus F. Smith, 1853 (Hymenoptera : Formicidae). Myrmecologische Nachrichten, 8, 157-170.

[2Hölldobler, B. (1988). Chemical communication in Meranoplus (Hymenoptera : Formicidae). Psyche : A Journal of Entomology, 95(3-4), 139-151.

[3Voir Andersen (2006).



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