Les mécoptères : des mouches scorpions

Mecoptera ; Panorpidae ; Panorpa

Mouche-scorpion du genre Panorpa
Un mécoptère Panorpidae ou mouche scorpion pris en photo sur fond blanc de profil.

Les panorpes, aussi appelés mouches scorpions à cause du dard des mâles imitant la forme de celui des scorpions, appartiennent à l’ordre des Mécoptères. Le dard sert uniquement à l’accouplement et ces insectes sont en réalité complètement inoffensifs. Après l’accouplement, la femelle pond des oeufs en paquets dans des cavités préexistantes de la litière et du sol. Les oeufs sont jaunâtres, ils éclosent rapidement au bout d’une dizaine à une vingtaine de jours. Les larves qui en sortent ressemblent à des chenilles (ont dit qu’elles sont "éruciformes"). Elles se nourrissent de matière en décomposition, principalement d’insectes morts mais aussi parfois de champignons. Au bout de quelques semaines de vie larvaire, les larves creusent un trou dans le sol et se transforment en pupes. Au bout de quelques semaines à quelques mois en fonction de la période de l’année, la nymphe se métamorphosera en un mécoptère adulte. Il peut y avoir de 1 à 2 générations de mécoptères par an en fonction des espèces [1].

Mécoptère du genre Panorpa
Un mécoptère mâle du genre Panorpa, pris en photo de face sur fond blanc.

On trouve les mécoptères en lisière de forêt ou dans les forêts peu denses, dans les haies, les buissons et dans les herbes hautes. Les mécoptères sont souvent plus abondants en bordure de ruisseaux ou de points d’eau stagnante car nos mouches scorpions apprécient les lieux frais et humides. La plupart d’entre eux volent peu et sur des distances faibles : restent près du sol, là où ils trouvent leur nourriture.

Mécoptère
Mecoptera

Le régime alimentaire des mouches scorpions se compose principalement d’arthropodes morts en décomposition. Ce sont les mouches mortes qui occupent la plus grande part du régime alimentaire des mécoptères. Pour trouver ces mouches mortes, les mécoptères inspectent souvent les toiles d’araignées abandonnées. Des adaptations morphologiques leur permettraient d’éviter de se coller aux toiles, et si cela leur arrive, ils régurgitent un liquide qui peut les aider à se libérer. Les mâles prennent d’ailleurs plus de risques que les femelles. En effet, les mâles offrent aux femelles de la nourriture pendant les parades nuptiales, ces "cadeaux" sont généralement constitués de mouche morte recouverte de la salive du mâle... ou uniquement de salive séchée accrochée à une feuille [2]. Mais certaines espèces peuvent également être phytophages ou saprophages (qui se nourrit de plantes en décomposition) en fonction des espèces.

Mouches à dard de scorpions
Mecoptère à dard scorpion

On peut trouver en France sept espèces de panorpes (famille des Panorpidae) : Panorpa alpina, Panorpa cognata, Panorpa germanica, Panorpa communis, Panorpa meridionalis, Panorpa etrusca et Panorpa vulgaris. Pour identifier ces mécoptères, il vous faudra prendre des photographies très détaillées des ailes, du profil de l’insecte et du dessous de son "dard" [3] [4].
Les espèces des deux autres familles de mécoptères, les Bittacidae et les Boreidae, sont peu courantes et facilement reconnaissables. Pour la famille des Boreidae, une seule espèce du nom de Boreus hyemalis est présente en France. On la reconnait facilement car elle est aptère (ne possède pas d’ailes) mais ressemble tout de même fortement aux Panorpidae [5]. Pour la famille des Bittacidae, ils se distinguent facilement des panorpes car leur corps est beaucoup plus allongé.

Panorpe
Panorpa

Les principaux prédateurs des mécoptères sont les araignées qui construisent des toiles. Cependant, tous les autres insectes prédateurs ainsi que les petits vertébrés insectivores peuvent potentiellement se nourrir des mouches-scorpions. On retrouve donc parmi les prédateurs les plus courants, les libellules, les grenouilles et crapauds, les fourmis, certaines punaises,...

Mouche scorpion
Mouche avec un dard de scorpion

Références

[1Byers, G. W., & Thornhill, R. (1983). Biology of the Mecoptera. Annual review of entomology, 28(1), 203-228.

[2Voir ref 1.

[3Clé d’identification des mécoptères sur le site "Mécoptères de France".

[4TILLIER, P. (2008). Contribution à l’étude des Mécoptères de France. Deuxième partie : clé de détermination des Panorpa de France (Mecoptera Panorpidae). L’Entomologiste, 64(1), 21-30.

[5TILLIER, P., & LEDYS, P. (2008). Contribution à l’étude des Mécoptères de France. Quatrième partie : Boreus hyemalis (L.), une espèce commune dans le Val-d’Oise (Île-de-France, France). Synthèse des données pour la France (Mecoptera Boreidae). L’Entomologiste, 64(6), 309-318.

Mots-clés

Laisser un commentaire

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.