La Chytridiomycose, un champignon qui décime les amphibiens

La chytridiomycose est un parasite qui affecte les amphibiens comme les grenouilles, tritons et crapauds du monde entier. Cette maladie est causée par le champignon Batrachochytrium dendrobatidis (parfois abrégé "Bd"). La maladie a été identifiée pour la première fois en 1993 dans le Queensland, au nord de l’Australie [1]. Depuis sa découverte, elle a eu un impact dramatique sur les populations d’amphibiens, contribuant à la disparition de nombreuses espèces dans le monde entier [2]. Les zones géographiques particulièrement affectées par la chytridiomycose sont l’Amérique et l’Est de l’Australie.

La chytridiomycose est causée par le champignon Bd, qui se développe sur la peau des amphibiens. La peau est un organe important pour les amphibiens, car elle leur permet notamment de respirer. Lorsque le champignon Bd se développe sur la peau, il forme des kystes qui perturbent la fonction de la peau. Les grenouilles deviennent anorexiques en moins de 8 jours, et léthargiques puis muent jusqu’à ce qu’elles meurent de l’infection [3].

Le champignon de la chytridiomycose est très contagieux et se propage rapidement d’un amphibien à l’autre par contact direct, ou par l’intermédiaire d’objets contaminés tels que les bottes ou les pneus des voitures. La maladie peut également se propager dans l’eau et dans l’environnement, où le champignon peut survivre pendant des mois, voire des années.

La chytridiomycose a un impact dramatique sur les populations d’amphibiens, qui sont déjà menacées par la perte d’habitat et le changement climatique. La chytridiomycose est considérée comme l’une des principales causes de l’extinction des amphibiens dans le monde.

Il n’y a actuellement pas de remède connu pour la chytridiomycose, bien que des recherches soient en cours pour développer des traitements [4]. Les pistes explorées sont des traitements anti-fongiques, mais ceux-ci semblent aussi affecter la peau des amphibiens, et le traitement à la chaleur, mais celui-ci ne peut pas être effectués sur la plupart des grenouilles sensibles à la chaleur. Les efforts de conservation visant à préserver les populations d’amphibiens incluent la surveillance des populations, la mise en place de mesures de bio-sécurité pour prévenir la propagation de la maladie (par exemple, le nettoyage des bottes et chaussures de randonnées dans les aéroports ou à l’entrée des parcs naturels) et la restauration des habitats d’amphibiens.


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Notes et références

[1McDonald, K. R., Méndez, D., Müller, R., Freeman, A. B., & Speare, R. (2005). Decline in the prevalence of chytridiomycosis in frog populations in North Queensland, Australia. Pacific Conservation Biology, 11(2), 114-120.

[2Olson, D. H., Aanensen, D. M., Ronnenberg, K. L., Powell, C. I., Walker, S. F., Bielby, J., ... & Fisher, M. C. (2013). Mapping the global emergence of Batrachochytrium dendrobatidis, the amphibian chytrid fungus. PloS one, 8(2), e56802.

[3Nichols, D. K., Lamirande, E. W., Pessier, A. P., & Longcore, J. E. (2001). Experimental transmission of cutaneous chytridiomycosis in dendrobatid frogs. Journal of Wildlife Diseases, 37(1), 1-11.

[4Woodhams, D. C., Geiger, C. C., Reinert, L. K., Rollins-Smith, L. A., Lam, B., Harris, R. N., ... & Voyles, J. (2012). Treatment of amphibians infected with chytrid fungus : learning from failed trials with itraconazole, antimicrobial peptides, bacteria, and heat therapy. Diseases of aquatic organisms, 98(1), 11-25.



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