Les Ichneumons, famille des Ichneumonidae
Insecta, Hymenoptera, Ichneumonidae
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Les ichneumons sont des guêpes solitaires parasites de la famille des Ichneumonidae. Ces insectes, souvent jaunes et noirs, sont extrêmement diversifiées. Certains spécialistes estiment qu’il existerait près de 100 000 espèces d’Ichneumonidae dans le monde [1] dont 25 000 ont déjà été décrites ! Toutes ces espèces sont parasites d’autres invertébrés. Les ichneumons parasitent en effet des insectes et arachnides très variés : araignées, pseudoscorpions, chenilles, coléoptères, mouches, hyménoptères, trichoptères, névroptères, raphidioptères, mouche-scorpions,... la plupart des ordres d’insectes peuvent être parasités par des ichneumons [2] [3].
Pourquoi les ichneumons rentrent-ils dans ma maison ? Comment faire pour relâcher un ichneumon noir et jaune ?
Les ichneumons rentrent supplementation dans les maisons à la recherche d’hôtes. Souvent dans les maisons, nos plantes d’intérieur ou nos meubles ressemblent aux endroits où les ichneumons trouvent habituellement les insectes et araignées hôtes dans lesquels ils pondent leurs oeufs. Ils inspectent probablement vos plantes d’intérieur et le dessous de vos meubles, et ne trouvant rien décide de repartir. Seulement les insectes ne voient pas les vitres et fenêtres et se content de voler vers l’endroit qui parait le plus lumineux. Ils se retrouvent donc à voler devant les fenêtres. Comme les couleurs des ichneumons, souvent noir et jaune, l’indiquent, ils peuvent en effet piquer. Mais en réalité les ichneumons ne sont vraiment pas agressif. Bien qu’ils soient aussi des guêpes, ils ne piquent qu’en dernier recours, ils ont aussi un vol très lent. Pour les libérer et les faire partir de chez vous, utiliser un verre que vous placez sur l’ichneumon contre la fenêtre. Glissez une feuille de papier rigide fine entre la vitre et le verre. Transportez le ensuite dehors et libérez-le. Profitez-en pour admirer les magnifiques couleurs des ichneumons pendant qu’il est dans votre verre ! Ces insectes sont aussi utiles que magnifiques et délicats.
Comment les Ichneumons se reproduisent-ils ?
Parmi les Ichneumonidae aux modes de vie les plus bizarres, on trouve ceux parasites des araignées : la femelle ichneumon pond ses oeufs dans le sac d’oeuf d’une araignée, et les larves qui éclosent se fixent au dos des araignées et sucent leur hémolymphe (le sang des insectes) jusqu’à ce que l’araignée de meure d’épuisement.
Certains pondent leurs oeufs dans les larves d’abeilles solitaires, il est donc très facile de les observer sur les hotels à insectes.
Il existe également un genre d’Ichneumonidae, le genre Agriotypus, chez qui les femelles parasitent les larves des trichoptères qui sont aquatiques. Pour cela, elles s’accrochent solidement à un support en bord d’eau, une pierre ou une tige de plante aquatique par exemple, et rampent jusqu’au fourreau de la larve de trichoptère. Une fois qu’elles ont trouvé une larve d’une espèce de trichoptère hôte, elles percent son fourreau et pondent un oeuf à l’intérieur de celui-ci. La larve d’Ichneumonidae, une fois sortie de l’oeuf, se nourrit de la larve de trichoptère sans la tuer immédiatement. Elle attend d’être presque entièrement développée pour finir de consommer son hôte. Une fois le repas terminé, la larve de l’Agriotypus tisse un bouchon pour rendre le tube étanche et construit un long ruban de soie qu’elle pousse hors de son abri. Ce ruban, long de plusieurs centimètres, possèderait une structure particulière qui permettrait à la larve de remplir le fourreau d’air respirable [4] ! Pour sortir de l’eau et commencer leur vie aérienne, ces étranges guêpes semi-aquatiques se contentent de découper le bouchon du fourreau et de se laisser entrainer par la bulle d’air formée dans leur cocon jusqu’à la surface [5] [6]. Un cycle semi-aquatique similaire est observé chez d’autres ichneumons du genre Tanychela, parasites de chenilles aquatiques de la famille des pyrales [7].
Où vivent les ichneumons ?
Les Ichneumons sont répartis un peu partout sur la planète, les adultes se nourrissent de nectar et cherchent des proies pour leurs larves. Un autre fait étonnant pour les scientifiques qui étudient cette famille, est d’avoir trouvé une plus grande diversité chez ce groupe en milieu tempéré qu’en milieu tropical. Ce résultat très inhabituel (pour presque tous les groupes animaux et végétaux, la diversité augmente en milieu tropical) a cependant été réfuté [8]. Il provenait certainement du fait que les Ichneumonidae des régions tempérées ont été mieux étudiés que les régions tropicales jusqu’à maintenant.
Quelles espèces d’ichneumons sont présentes en France ?
Il existe de très nombreuses espèces d’Ichneumons en France, Suisse et Belgique. Voici quelques photos de différentes espèces parfois très différentes, même si souvent les ichneumons sont noirs et jaune, ou rouge et jaune.
- Lymantrichneumon disparis [9], un ichneumon orange noir brun et jaune parasite de la chenille du Bombyx disparate (Lymantria dispar), un papillon invasif. Photographié dans la forêt de Ferrières (Seine-et-Marne, Île-de-France) :
Vidéo d’un Lymantrichneumon disparis pendant la séance photo (il a ensuite été relâché) :
- Ichneumon crassifemur [10], un Ichneumon noir à pattes rousses et aux antennes annelées dans blanc. Photographié dans la forêt de Ferrières (Seine-et-Marne, Île-de-France) :
- Ichneumon inquinatus [11], une autre guêpe solitaire de la famille des Ichneumonidae. Noir avec des bandes jaunes sur les pattes et un anneau blanc ou jaune sur les antennes. Photographié dans la forêt de Ferrières (Seine-et-Marne, Île-de-France) :
- Polysphincta sp., une guêpe ectoparasite parasite d’araignées. La femelle pond ses oeufs dans le sac d’oeufs de l’araignée, les larves de l’Ichneumonidae se fixent au dos des araignées et prélèvent leur hémolymphe jusqu’à la mort de l’araignée. Elles tissent ensuite un cocon sur la toile de l’araignée. L’individu mort photographié ci-dessous a été récoltée sur une araignée de la famille des Tetragnathidae à Toulouse (Haute-Garonne, Midi-Pyrénées) à l’état de larve, puis élevé et mis en collection :
- Bathytrix fragilis [12], un ichneumonidae de la sous-famille des Cryptinae, parasite de guêpes maçonnes (Eumenidae).
- Perithous sp, un Ichneumonidae de la sous-famille des Pimplinae. On les rencontre souvent sur les abris à insectes où ils inspectent un à un les trous et brindilles creuses. Ils sont à la recherche de logettes d’abeilles solitaires à parasiter. Lorsque les femelles ont repéré la logette d’un hôte potentiel, elles replient leur long ovipositeur sous leur corps : celui-ci est tellement long qu’il dépasse la tête de l’insecte ! Les femelles de ce genre peuvent donc pondre leurs oeufs tout en voyant ou en "sentant" ce qu’elles font avec leurs antennes.
- Diphyus sp, un bel insecte jaune orange et noir. Comme on le voit sur cette photo, une fois adultes, les Ichneumonidae ne sont plus parasites mais s’alimentent en nectar et pollen sur les fleurs. Certains Diphyus sont connus pour être parasites de papillons de la famille des Noctuidae [13].
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Notes et références
[1] Gauld, I.D. (2002). The family Ichneumonidae. In : Gauld, I., Godoy, C., Ugalde, J. & Sithole, R. The Ichneumonidae of Costa Rica, 4. Memoirs of the American Entomological Institute, 66 : 1-768.
[2] Gauld I. D. (1988). Evolutionary patterns of host utilization by ichneumonoid parasitoids (Hymenoptera : Ichneumonidae and Braconidae). Biological Journal of the Linnean Society, 35(4), 351-377.
[3] Un très bon résumé de la bibliographie sur la biologie des Ichneumonidae est disponible en anglais sur le site de l’Institut Américain d’Entomologie
[4] D’après certains auteurs, elle ne servirait cependant qu’à la fixation du fourreau ou pour indiquer que le fourreau est déjà parasité, voir Grenier (1970) p347.
[5] Elliott J. M. (1982). The life cycle and spatial distribution of the aquatic parasitoid Agriotypus armatus (Hymenoptera : Agriotypidae) and its caddis host Silo pallipes (Trichoptera : Goeridae). The Journal of Animal Ecology, 923-941.
[6] Grenier S. (1970). Biologie d’Agriotypus armatus Curtis (Hymenoptera : Agriotypidae), parasite de nymphes de Trichopteres. In Annales de Limnologie, 6(3) 317:361. EDP Sciences.
[7] Resh V.H. & Jamieson W. (1988.) Parasitism of the aquatic moth Petrophila confusalis (Lepidoptera : Pyralidae) by the aquatic wasp Tanychela pilosa (Hymenoptera : Ichneumonidae). Entomological News, 99 : 185-188.
[8] Veijalaine, A. et al. (2012). Unprecedented ichneumonid parasitoid wasp diversity in tropical forests. Proceedings of the Royal Society of London B : Biological Sciences, 279(1748), 4694-4698.
[9] Identification J.Valemberg, Société Entomologique du Nord de la France.
[10] Identification J.Valemberg.
[11] Identification J.Valemberg.
[12] Identification M. Schwarz via A. Ramel.
[13] Hochler M. (1992). The turnip moth Agrotis segetum D. & Sch.(Lepidoptera, Noctuidae), pest of large-scale cultivation and market gardening. Observations in French-speaking Switzerland. Revue Suisse de Viticulture, d’Arboriculture et d’Horticulture, 24(5), 261-267.
Vos commentaires et questions:
Bonjour
Je pense avoir des
Ichneumon crasdifemur dans la maison depuis quelques jours
Je me demande si elles ont un dart ou pas
Et si c’est dangereux pour mes chiens si jamais il en atrappe une et l’avaler
Merci de me répondre
Bonne soirée
Bonjour,
c’est difficile à dire. Dans tous les cas le mieux est de les relâcher dehors en utilisant une boite et une feuille de papier à glisser entre la boîte et la vitre. Les insecticides et répulsifs ne marchent pas et pourraient dangereux pour vous et vos chiens...
Bien cordialement
Je pense en avoir vu une toute orange j’aimerai bien poster la photo
Bonjour, vous pouvez nous l’envoyer à myrmecofourmis.insectes@gmail.com
ou la poster sur le site INaturalist.
Bien cordialement