Publié le 20 février 2025 et mis à jour le 20 février 2025.
La réfrigération rapide des ruches ne permet pas le contrôle du varroa
Des recherches sur l’utilisation de la réfrigération pour le contrôle du varroa, un acarien parasite de l’abeille, suggèrent que cette méthode, lorsqu’elle est utilisée en automne, a peu d’effet sur les populations de varroas.
Varroa destructor, petit acarien parasite de l’abeille sociale, est un problème majeur. Le varroa se nourrit des larves d’abeilles et dans les régions plus chaudes où la production de couvain se poursuit tout au long de l’hiver, ses populations peuvent se développer toute l’année sans interruption.
Son contrôle est souvent effectué avec des acaricides chimiques, mais ceux-ci peuvent avoir des effets délétères sur la santé des abeilles, le goût du miel, et la santé humaine. Les méthodes de contrôle traditionnelles sans acaricides chimiques, comme l’encagement de la reine pour induire une pause de ponte, sont laborieuses et peu pratiques pour l’apiculture à grande échelle. Au contraire, la réfrigération est souvent possible car les frigos géants où les agriculteurs stockent leurs fruits ont souvent de la place pour des ruches à différentes périodes de l’année.
Dans les régions chaudes, le stockage à froid pour arrêter la ponte des reines et causer une interruption naturelle du couvain est considéré comme une solution potentielle. Bien que cette méthode soit utilisée depuis longtemps pour protéger les colonies des conditions climatiques rigoureuses, ses effets sur les abeilles, notamment dans les climats chauds, restent incertains. Cette méthode a des risques potentiels qui n’ont jamais été étudiés : le froid peut causer un stress supplémentaire pour les colonies en augmentant la consommation des réserves de miel et en perturbant le cycle de l’abeille.
Une étude récente conduite en Arizona a comparé la santé de colonies maintenues à des températures extérieures ambiantes automnales entre 15 et 32°C à d’autres réfrigérées à 5°C pendant trois semaines, avec ou sans traitement acaricide [1]. Les chercheurs et chercheuses ont mesuré le nombre de varroas, la température des ruches et la croissance des colonies après leur stockage au froid, pour déterminer si les effets négatifs sur les varros l’emportent sur le stress potentiel causé aux abeilles par l’exposition au froid.
Le stockage à froid a effectivement réduit la quantité de couvain operculé dans les ruches. Cependant, les colonies maintenues à l’extérieur et traitées avec du thymol ont montré les taux de survie les plus élevés. Les colonies stockées au froid avaient aussi en février des niveaux de varroas aussi élevés que les colonies laissées à l’extérieur. Ces résultats suggèrent que le stockage à froid n’a pas été bénéfique aux abeilles dans les conditions testées. Les raisons possibles de cet échec incluent des niveaux élevés de varroas avant réfrigération, ou indiquent peut-être que la période ou la durée du stockage choisis n’étaient pas optimaux.
Malgré l’échec du traitement, les chercheurs et chercheuses de cette étude suggèrent que des expériences supplémentaires pourraient permettre d’optimiser la durée du traitement et la période de l’année à laquelle il est effectué.
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Notes et références
[1] Meikle, W. G., Corby-Harris, V., Ricigliano, V., Snyder, L., & Weiss, M. (2023). Cold storage as part of a Varroa management strategy : effects on honey bee colony performance, mite levels and stress biomarkers. Scientific Reports, 13(1), 11842.