Les guêpes braconides, de petites guêpes parasites - famille des Braconidae

Insectes, hymenoptères, Braconidae

Les guêpes braconides ou Braconidae forment une famille de petites guêpes solitaires parasitoïdes. Elles appartiennent, comme toutes les guêpes, à l’ordre des insectes hyménoptères.

Combien d’espèces de braconides existe-t-il ?

La famille des Braconidae est la deuxième plus grande famille de guêpes après celle des ichneumons ou Ichneumonidae auxquelles elles sont étroitement apparentées. Environ 17 000 sont décrites et on estime qu’il en existe 42 000 à 43 000 espèces [1], bien que ce chiffre soit très difficile à prédire. Les Braconidae sont divisés en près de 50 sous-familles et plus de 1000 genres différents [2]. Trente-six sous-familles sont présentes juste dans l’hémisphère nord [3].

Cette grande diversité s’explique très probablement pas leur mode de vie. Les guêpes braconides sont des parasitoïdes qui pondent leurs oeufs dans d’autres insectes ou invertébrés. Souvent chaque espèce de braconide s’est spécialisée, au cours de l’évolution, dans le parasitisme d’au plus quelques espèces d’insectes à la fois. La plupart des espèces ne parasitent même qu’une seule espèce. La raison pour cela est que leurs hôtes ont développé des défenses contre ce type de parasites. Tous les hôtes ont par exemple des odeurs, des camouflages et des systèmes immunitaires distinct qui leur permettent de se défendre ou de se cacher. Les braconides doivent contourner, désactiver ou bloquer ces défenses efficacement, ce qui est plus facile à faire en se spécialisant au cours de l’évolution.

À quoi ressemblent les guêpes de la famille des Braconidae ?

En raison de leur énorme diversité, il est très difficile de décrire ce à quoi ressemblent les Braconidae. De manière très générale, les guêpes Braconidae sont souvent petites, de couleur noire à brune, parfois avec des marques rougeâtres, bien que certaines espèces soit plus colorées. Les femelles ont souvent de longs ovipositeurs, des sortes de seringues qui leur permettent de pondre leurs oeufs directement à l’intérieur de leurs hôtes.

Les Braconidae et les Ichneumonidae sont très difficiles à différencier tant ces deux groupes sont diversifiés à la fois au niveau du nombre d’espèces que de leurs morphologies. Des critères scientifiques complexes pour les différencier comprennent des differences dans la nervation de leurs ailes et la séparation des segments de leur thorax. Difficile à observer sur des guêpes généralement de moins d’un centimètre ! Des outils tels que iNaturalist peuvent être utiles pour vous mettre sur la bonne piste si vous n’avez pas accès à une loupe binoculaire.

Le cycle de vie des Braconidae

Les femelles adultes pondent leurs oeufs dans divers hôtes, généralement des insectes, en particulier les larves de coléoptères, de mouches, de papillons, de pucerons et de punaises. Pour cette raison, de nombreuses espèces sont utilisées comme auxiliaire de protection des cultures, surtout en agriculture biologique. C’est en particulier le cas des braconides parasites de pucerons ou des braconides parasites de la drosophile japonaise Drosophila suzukii. Certaines guêpes braconides parasitent d’autres arthropodes et invertébrés en général (y compris araignées, sangsues etc). Quelques espèces de braconides parasitent même les fourmis.

Les larves des braconides sont des parasitoïdes (elles tuent souvent leurs hôtes en s’en nourrissant) et peuvent être internes (directement dans l’hôte) ou externes (accrochées sur l’hôte). La plupart des espèces tuent leurs hôtes durant leur développement larvaire, bien que certaines les incapacitent seulement ou changent même leur comportement.

Quelques espèces forment des galles sur les plantes [4] mais cela est très rare chez les braconides en comparaison avec le nombre d’espèces de cette famille qui parasitent d’autres insectes [5].

Le développement des larves de braconides dans leurs hôtes est souvent facilité par des virus introduits au moment de la ponte. Ces virus qui sont portés et transmis directement par les braconides ont coévolué avec les braconides depuis des millions d’années [6]. Ils suppriment certaines fonctions immunitaires de l’hôte ce qui empêche souvent les hôtes d’éliminer les oeufs et les larves à l’intérieur de leur corps. Certains de ces virus changent même le comportement des hôtes des braconides, c’est le cas par exemple d’un virus qui change le comportement des coccinelles pour que celles-ci protègent les pupes des guêpes une fois que celles-ci sont sorties de leur corps.


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Notes et références

[1Jones, O. R., Purvis, A., Baumgart, E., & Quicke, D. L. (2009). Using taxonomic revision data to estimate the geographic and taxonomic distribution of undescribed species richness in the Braconidae (Hymenoptera : Ichneumonoidea). Insect Conservation and Diversity, 2(3), 204-212.

[2Beyarslan, A., & Aydogdu, M. (2013). Additions to the rare species of Braconidae fauna (Hymenoptera : Braconidae) from Turkey. Munis Entomology & Zoology, 8(1), 369-374.

[3Sharkey, M., Athey, K. J., Fernández-Triana, J. L., Penteado-Dias, A. M., Monckton, S. K., & Quicke, D. L. (2023). Key to the New World subfamilies of the family Braconidae (Hymenoptera : Ichneumonoidea). Canadian Journal of Arthropod Identification, 49, 43.

[4Quicke, D. L., & Huddleston, T. (1989). The Australian braconid wasp subfamily Mesostoinae (Hymenoptera : Braconidae) with the description of a new species of Mesostoa. Journal of natural history, 23(6), 1309-1317.

[5Des braconides formant des galles sur les plantes ne sont connues que dans le cas de deux sous-familles : les Mesostoinae et les Doryctinae.

[6Bézier, A., Annaheim, M., Herbinière, J., Wetterwald, C., Gyapay, G., Bernard-Samain, S., ... & Drezen, J. M. (2009). Polydnaviruses of braconid wasps derive from an ancestral nudivirus. science, 323(5916), 926-930.



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