L’écuyère, une espèce de punaise granivore
Hemiptera, Heteroptera, Lygeidae, Spilostethus pandurus (ressemble à Lygaeus equestris & Lygaeus simulans)
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Une erreur s’est glissée dans l’article et les photos ne correspondent pas à la punaise écuyère mais à Spilostethus pandurus une espèce aux motifs proches [1].
La punaise écuyère ou Lygaeus equestris ne passe pas inaperçue. Cette punaise rouge et noire est très commune. Il ne faut pas la confondue avec les gendarmes ou Pyrrhocores qui appartienent à une autre famille, mais il est possible de les distinguer facilement car la punaise écuyère possède une tâche blanche sur ses ailes, à l’arrière du corps. L’association des couleurs rouges, blanches et noires permet à cette punaise de se faire remarquer : cette espèce possède probablement un très mauvais goût, ou accumule peut-être dans son corps les substances toxiques des plantes qu’elle consomme. Ainsi, les prédateurs associent facilement ces couleurs très vives à cette toxicité et ne dévoreront plus notre pauvre petite punaise (aposématisme).
La punaise écuyère est très largement répartie en Europe. On la trouve par exemple jusqu’en Sicile [2]. Les différentes populations sont connues pour être souvent très différentes en terme de morphologie (la taille du corps par exemple) ou de traits d’histoire de vie (certains populations pondent un plus petit nombre d’oeufs à la fois par exemple) et certains auteur distinguent une sous-espèce particulière en Sicile [3] [2].
Cette espèce de punaise peut se disperser relativement loin, à parfois plus d’un kilomètre de distance de son site d’origine [4], en particulier lorsque la nourriture devient rare [5].
La punaise écuyère possède un régime un peu particulier, puisqu’elle se nourrit essentiellement de graines. Elle les perce grâce à son puissant rostre. Parmi ses aliments préférés, les scientifiques listent l’adonis de printemps (Adonis vernalis), le cirse des champs Cirsium arvense, le Dompte-venin officinal Cynanchum vincetoxicum, les hélianthes (Helianthus spp), mais également de nombreuses astéracées proches du pissenlit [6].
Cette espèce est très difficile à distinguer de Lygaeus simulans [7].
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Notes et références
[1] Merci à Fabien Piednoir pour cette correction et les références liées !
[2] Solbreck, C., Olsson, R., Anderson, D. B., & Ferare, J. (1989). Size, life history and responses to food shortage in two geographical strains of a seed bug Lygaeus equestris. Oikos, 387-396.
[3] Solbreck, C. (1978). Migration, diapause, and direct development as alternative life histories in a seed bug, Neacoryphus bicrucis. In Evolution of insect migration and diapause (pp. 195-217). Springer US.
[4] Solbreck, C., & Sillén-Tullberg, B. (1990). Population dynamics of a seed feeding bug, Lygaeus equestris. 1. Habitat patch structure and spatial dynamics. Oikos, 199-209.
[5] Kugelberg, O. (1977). Distribution, feeding habits and dispersal of Lygaeus equestris (Heteroptera) larvae in relation to food supply. Oikos, 398-406.
[6] Kugelberg, O. (1973). Larval development of Lygaeus equestris on different natural foods. Entomologia experimentalis et applicata, 16(2), 165-177.
[7] Chez la Lygaeus simulans, la pubescence est érigée du scutellum et il y a plus de rouge sur le tylus, voir la clé d’identification des punaises rouges et noires de Insecte.org.
Vos commentaires et questions:
Bonjour,
ce n’est en fait pas Lygaeus equestris qui est figuré sur cet article ; en fait, ce n’est même pas un Lygaeus, mais une femelle Spilostethus pandurus.
Les deux genres se reconnaissent facilement aux motifs du pronotum, qui sont très différents...
C’est assez bien expliqué dans l’article de Luis Vivas (2012), avec une clef des genres de Lygaeidae et une figure des différents motifs de pronotum (en page 61..)
C’est bien d’avoir reconnu l’erreur. Ce serait beaucoup mieux de corriger l’erreur dans la page et les légendes des clichés, car les moteurs de recherche référencent vos clichés de Spilosthetus pandurus sous le taxon Lygaeus equestris... ce qui induit en erreur des néophytes, comme moi, lors d’une recherche par image. Merci d’avance de votre compréhension. Bien cordialement. Michel.
Effectivement, j’ai été un peu débordé d’où le simple correctif en haut de l’article. Je vais essayer de m’y attaque prochainement, il faut que je change les noms des fichiers aussi.