Les collemboles
Arthropoda, Hexapoda, Collembola
Qu’est-ce qu’un collembole ? Définition :
Les collemboles forment une classe d’Hexapodes (voir la définition d’hexapodes et les différences avec le terme d’insectes), séparés des insectes car ils ne possèdent pas d’ailes et ont un appareil buccal caché (entognathe). Ce sont de petits animaux, dont la taille peut aller de moins d’un millimètre à presque un centimètre pour les extrêmes. Leur taille est plus généralement comprise entre 1 et 3mm. Ils possèdent des yeux simples appelés ocelles, mais jamais d’yeux composés comme il en existe chez certains insectes. Sous leur abdomen, les collemboles possèdent un appendice qui leur permet de sauter. Cet organe est appelé furcula ou furca, car il a une forme de fourche. Il est replié sous l’abdomen, maintenu par le tenaculum ou rétinacle. Un peu à la manière des taupins, les collemboles peuvent relâcher le tenaculum, libérant la furca qui tape violemment le sol et projette le collembole vers l’avant. On peut observer ce comportement lorsque l’on dérange des collemboles cachés sous l’écorce d’un arbre ou sous une jardinière posée au sol. Sous l’abdomen, toujours, les collemboles possèdent un collophore ou tube ventral qui permet des échanges de gaz et d’eau avec l’environnement. Les collemboles possèdent également sur tout le corps de nombreuses soies (les "poils" chez les arthropodes), qui servent probablement à repousser l’eau, certains prédateurs, ou à sentir l’environnement.
Quelle est la classification des collemboles ? Quels sont les principaux groupes ?
Les collemboles sont une classe d’animaux de l’embranchement des Arthropodes, du sous-embranchement des Hexapodes.
Il existe trois grands ordres de collemboles :
- Les poduromorphes (Poduromorpha), sont petits, se déplacent lentement et ne sautent pas. Les Poduromorpha ont des antennes courtes et un corps allongé qui parait mou, d’aspect "boudiné" avec de nombreux bourrelets. Ils se déplacent lentement, on les trouve souvent sous les écorces des arbres morts.
Macrophotographies d’un collembole de l’ordre des Poduromorpha, au corps gris et bleu :
- Les entomobryomorphes (Entomobryomorpha) qui ont généralement de longues antennes, un corps allongé et fin qui parait plus solide que celui des poduromorphes. Ils sautent très bien car ils possèdent un appendice appelé furca ou furcula, situé sous l’abdomen, qui est très développé.
Photos d’un collembole de l’ordre des Entomobryomorpha au corps très clair, trouvé en forêt (Entomobryidae proche de Orchesella villosa) :Photos d’un collembole de l’ordre des Entomobryomorpha avec un corps sombre et coloré, observés sous une jardinière posée sur un balcon en Seine-et-Marne (Île-de-France) (Entomobryidae, proche de Orchesella cincta) :
Très grand collembole de l’ordre des entomobryomorpha, entièrement gris argenté, observé dans le Jura sous une souche. Il appartient à la famille des Tomoceridae qui se distingue des autres familles de collemboles par le fait que le dernier segment antennaire est plus long que tous les autres réunis. L’espèce photographiée est proche de Pogonognathellus longicornis :
Grand collembole gris argenté avec des écailles irisées, famille des Tomoceridae, genre Tomocerus (les espèces les plus courantes sont Tomocerus minor et Tomocerus vulgaris) :
- Les symphypléones (Symphypleona), ont des antennes moyennes, peuvent sauter, et possèdent un abdomen très arrondi sur le dessus.
Photo macro d’un collembole de l’ordre des Symphypleona, de couleur brune, avec un abdomen rond, photographié en Seine-et-Marne (Île-de-France) dans un tronc d’arbre mort (famille des Sminthuridae, espèce proche d’Allacma fusca pustulata) :Un autre petit Symphypleona, qui appartient à la famille des Dicyrtomidae (proche de Dicyrtomina saundersi). Le corps est sombre sur les côtés et il y a des taches et bandes claires sur le dessus de la tête et de l’abdomen :
Un autre Symphypleona au corps rond et brun, non identifié :
Certains scientifiques considèrent qu’il existe un quatrième ordre de collemboles, dont le rang est sujet à discussions : Les néélipléones (Neelipleona), moins courants, ont un aspect proche des symphypléones. Le rang de ce groupe est régulièrement discuté par les scientifiques, il est possible qu’il soit en réalité une famille ou qu’il regroupe des espèces appartenant à différents ordres (groupe dit "paraphylétique). Ils sont souvent placés en tant que sous-ordre ou famille chez les symphypléones.
De quoi se nourrissent les collemboles ?
Les collemboles sont généralement considérés comme détritivores ou mycétophage (ils mangent des champignons - au sens large -) bien que leur régime alimentaire ait été assez peu étudié. Ils se nourriraient donc d’organismes unicellulaires ou de petits organismes pluricellulaires [1], de moisissures, d’algues et de matière organique en décomposition [2] mais aussi de mousses et de lichens [3] et peut-être des poils présents sur les racines de certaines plantes [4].
Où trouve-t-on les collemboles ? Pourquoi sont-ils parfois dans les maisons ?
Comme les collemboles sont détritivores ou mycophages, ils sont particulièrement présents dans les milieux humides et riches en moisissures et en matière organique en décomposition. Dans la nature, on les trouve presque partout, cachés à l’abri de la lumière. On les rencontre facilement sous les écorces des arbres morts, dans les souches, dans la litière des forêts, dans le sol et dans les mousses. Dans les jardins d’ornements, ils sont très présents dans les paillages et sous les pots et jardinières où ils participent à la décomposition de la matière organique. Au potager, on les rencontre principalement sous les pierres ou dans le compost. Ils sont parfois présents dans les maisons, en particulier dans les pièces humides. Leur présence indique généralement un problème d’humidité et la présence de moisissures. Il ne faut pas les confondre avec certaines espèces aptères (dépourvues d’ailes) de psocoptères, aussi appelés psoques ou poux des livres.
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Notes et références
[1] Rusek, J. (1998). Biodiversity of Collembola and their functional role in the ecosystem. Biodiversity & Conservation, 7(9), 1207-1219.
[2] Ponge, J. F. (1991). Food resources and diets of soil animals in a small area of Scots pine litter. Geoderma, 49(1), 33-62.
[3] Chahartaghi, M., Langel, R., Scheu, S., & Ruess, L. (2005). Feeding guilds in Collembola based on nitrogen stable isotope ratios. Soil Biology and Biochemistry, 37(9), 1718-1725.
[4] Endlweber, K., Ruess, L., & Scheu, S. (2009). Collembola switch diet in presence of plant roots thereby functioning as herbivores. Soil Biology and Biochemistry, 41(6), 1151-1154.
Vos commentaires et questions:
Bonjour.dans ma salle de bain il y a des insectes microscopiques ressemblant aux collembolle.dûs aux moisissures.SVP pouvez vous me dire si je cours un risque pour ma peau ou mes cheveux,ou le systeme respiratoire ?peuvent.ils transmettre une maladie ?que faire pour eviter qu.elles ne me "colonisent" moi et mon appartement ?merci de votre aide
Difficile a dire sans photo, mais il s’agit probablement de collemboles ou de psoques. Si cela est correct, il n’y a pas de risques ils se nourrissent juste de moisissures. Essayez d’aérer au maximum cela devrait faire diminuer leur nombre, mais c’est très commun qu’ils vivent avec nous donc peu probable que vous vous en débarrassiez complètement.