Le criquet voyageur égyptien : le plus grand criquet de France

Orthoptera ; Acrididae ; Anacridium aegyptium

Le criquet égyptien est une espèce de criquet migrateur de grande taille, pouvant atteindre une longueur de 7 centimètres chez les femelles, ce qui en fait la plus grande espèce de criquet présente en France et en Europe. Sa distribution s’étend à travers la région méditerranéenne et l’Asie de l’Ouest, bien que sa présence soit principalement limitée à la région méditerranéenne [1]. Des observations sporadiques au nord de leur aire de répartition sont généralement le résultat d’introductions accidentelles via le transport de fruits et de légumes en provenance de régions méridionales. Cependant, des individus isolés sont parfois capables de parcourir de longues distances en volant. Ils préfèrent toute de même les habitats chauds et arides, tels que la garrigue, le maquis et les forêts sèches.

La reproduction des criquets égyptiens à lieu au printemps. Les femelles pondent leurs œufs en petits groupes, protégés par une structure ressemblant à une petite cosse, similaire aux oothèques des cafards et des mantes. En moyenne, chaque femelle pond sept paquets d’œufs, contenant généralement 80 œufs [2]. Au cours de l’été, les criquets égyptiens se développent et atteignent leur taille adulte. En automne, ils cherchent à se cacher pour éviter le gel. Ces insectes passent donc l’hiver des endroits chauds pour se protéger du froid hivernal, dans des crevasses dans du bois mort ou, parfois, derrière les volets ou dans les maisons.

Gros plan sur la tête d'un criquet voyageur égyptien. On distingue les yeux rayés de l'insecte et ses courtes antennes.
Criquet voyageur égyptien

Il existe plusieurs espèces de criquets migrateurs, mais l’Anacridium aegyptium, ou criquet égyptien, est la plus grande espèce que l’on puisse rencontrer en France. Contrairement à d’autres criquets migrateurs, il ne cause pas de dommages et n’a pas de comportement grégaire. Il peut être facilement identifié grâce aux rayures verticales sur ses yeux. Les criquets migrateurs sont parfois confondus avec la grande sauterelle verte, mais on peut les distinguer par leurs antennes courtes, tandis que les sauterelles ont de longues antennes.

Photographie sur fond blanc d'un criquet égyptien à côté d'une pièce de 1 euro en guise d'échelle.
Anacridium aegyptium, le criquet voyageur égyptien

L’alimentation du criquet égyptien est principalement à base de végétaux, se nourrissant de plantes sauvages telles que l’Inule visqueuse. Il ne représente donc pas une menace pour l’agriculture et ne doit pas être considéré comme un insecte nuisible.


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Notes et références

[1Voir la distribution sur le site de l’INPN.

[2Norris, M. J., & Richards, O. W. (1965, April). Reproduction of the grasshopper Anacridium aegyptium L. in the laboratory. In Proceedings of the Royal Entomological Society of London. Series A, General Entomology (Vol. 40, No. 1‐3, pp. 19-29). Oxford, UK : Blackwell Publishing Ltd.


Vos commentaires et questions:

  • Le 30 août 2023 par marie Heim :

    Bonsoir...ça fait 3jours que j’ai 2 criquets égyptien sur la rambarde de ma terrasse,ils restent là au soleil et parfois vont sur les branches d’un petit citronnier a hauteur de la rambarde et grignotent les feuilles...est ce que ça muent..???.car j’ai trouvé par terre l’enveloppe identique , transparente,d’une carapace , comme un vêtement qu on retire ,je serai curieuse de le savoir car personne sur les sites compulsés n’en parle ...en tout cas j’en ai appris pas mal dans votre article sur mes invités surprises....au fait ils mesurent bien 6a7 cm..merci


    • Réponse du 1er septembre 2023 par Théo :

      Bonjour et merci pour votre question et votre observation.

      Oui les criquets et sauterelles muent plusieurs fois avant d’atteindre le stade adulte. Les individus ailés ne muent pas car ils sont adultes.

      Les peaux vides que vous avez trouvé (aussi appelées exuvies) pourraient aussi être des mues de cigales car celles-ci sont communes à cette période de l’année.

      J’espère que vos criquets resteront encore quelques jours pour que vous puissiez continuer à les observer !

      Bonne journée !


  • Le 15 octobre 2023 par Marie Claude Danchin :

    Bonjour
    J ai trouvé sur une fenêtre ce qui me semble être un criquet égyptien entrain de grignoter le bois de l’encadrement et cela sur deux fenêtres
    J ai pris des photos
    Est-ce un comportement normal
    Je vous remercie


    • Réponse du 17 octobre 2023 par Théo :

      Je ne suis pas certain mais vous pouvez envoyer vos photos à myrmecofourmis.insectes arobase gmail.com


  • Le 30 janvier par Camille :

    Bonjour,
    Que donner à manger au criquet égyptien, que mon fils a mis dans un terrarium pour l’observer ?
    En vous remerciant !


    • Réponse du 1er février par Théo :

      Bonjour,

      il semble que certains laboratoires les nourrissent avec du blé ou de l’orge germé. Achetez des graines à germer en magasin bio et placez les dans une coupelle avec un peu d’eau. Quand les pousses font quelques millimètres, essayez de nourrir votre criquet. Et attention aux petits doigts, ces insectes peuvent pincer fort quand ils ont faim !

      Théo


  • Le 13 mars par Marc :

    Bonjour,
    Pourquoi écrivez vous que les criquets d’Egypte ne seraient pas une menace pour l’agriculture ?
    Cette bestiole est pourtant la 8e plaie d’Egypte, non ?
    Avec 560 œufs par femelle on peut comprendre que cette bestiole puisse former d’immenses nuages qui détruisent tout.
    Croyez vous que les agriculteurs aient tord de les redouter ?


    • Réponse du 14 mars par Théo :

      Bonne question. Il existe plusieurs espèces de criquets migrateurs, et on ne sait pas laquelle a inspiré le récit des plaies d’Égypte. Cependant, de nos jours, il semble que l’espèce qui cause encore parfois des dommages dans la région soit Schistocerca gregaria, pas le criquet voyageur Égyptien sur lequel porte cet article. Schistocerca gregaria cause toujours des problèmes dans certaines régions d’Afrique mais ne s’aventure pas vraiment en France.

      Les raisons pour lesquelles ces criquets sont problématiques en Afrique sont aussi liées à la géographie particulière de ces régions et à un manque de ressources pour la gestion de ces insectes. Les essaims de criquets doivent être suivis et traités, l’agriculture en Afrique dans les régions affectées est souvent très peu dense contrairement à l’agriculture en France qui est plutôt intensive. Cela signifie qu’il faut, en Afrique, être capable d’inspecter des milliers d’hectares parfois sans habitants pour détecter les essaims et les localiser. Comme l’agriculture est peu dense, elle est aussi peu rentable par hectare et il est difficile pour les agriculteurs de justifier l’achat de drones, d’avions ou d’hélicoptères pour le suivi, la détection et le traitement des criquets. Parfois il peut être difficile pour les agriculteurs d’obtenir des traitements insecticides ou les outils pour leur application. Cette tâche revient donc généralement aux gouvernements.

      En France, si des essaims de criquets s’approchaient, ils seraient probablement détectés par radars, localisés par drones, et traités rapidement par hélicoptère ou avion avec des insecticides à forte efficacité. L’impact écologique serait probablement très mauvais localement, mais l’impact sur les cultures resterait assez mineur.

      Pour ce qui est du taux de croissance des populations du criquet voyageur égyptien, 560 oeufs est en effet beaucoup. Mais il faut prendre en compte les pertes des oeufs dévorés en nombre par des animaux du sol, la prédation sur les larves par les araignées, les oiseaux, et autres prédateurs, et une partie sur les adultes. On ne connaît pas les chiffres exacts, mais il est probable, étant donné que cette espèce n’a pas encore recouvert la planète entière, que l’on soit plus proche d’un taux de croissance de 1 que d’une multiplication de la population par 280 (560 oeufs/(1 male + 1 femelle)) à chaque génération.

      Dans les régions où ces criquets sont connus pour causer des dommages, les agriculteurs ont bien raison de s’en préoccuper. Ailleurs, avec le réchauffement climatique, les agriculteurs devraient aussi les redouter et demander à leurs gouvernements quels sont leurs plans pour le jour où le climat permet à ces espèces de s’aventurer chez eux.



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