Avez-vous peur du perce-oreilles ?
Les perce-oreilles sont-ils dangereux ? Dermaptera, Forficulidae
Accueil / Petits animaux, insectes
Les perce-oreilles ou pince-oreilles, aussi appelés forficules, sont des insectes de l’ordre des Dermaptères qui vivent généralement au sol ou dans les arbres. Ils possèdent deux cerques à l’arrière de leur corps en forme de pince ou de tenaille. Ceux-ci servent aux perce-oreilles à se défendre ou à se reproduire.
Les perce-oreilles sont-ils dangereux ?
Les perce-oreilles ou pince-oreilles percent-ils les oreilles ? Non, loin de là, ces insectes inoffensifs chassent les pucerons et autres phytophages comme les psylles. Les cerques en forme de pinces à l’extrémité de leur abdomen ne servent qu’à la défense. Ils peuvent manger des végétaux en décomposition ou des fruits très mûrs mais ne posent pas de problèmes aux jardiniers et sont considérés comme des alliés au potager.
À quoi servent les pinces des perce-oreilles ?
Les pinces des perce-oreilles, appelées cerques, sont ce qui distingue les perce-oreilles des autres insectes. Les perce-oreilles forment l’ordre des dermaptères (Dermaptera) et les cerques, chez cet ordre d’insectes, sont durs et non segmentés. Chez les femelles, les cerques servent à se défendre contre les prédateurs, et dans une moindre mesure, à capturer leurs proies. Les cerques des femelles sont généralement lisses et droits, ou légèrement incurvé à leur extrémité. Chez les mâles, les cerques peuvent prendre des formes étonnantes. Ils servent aussi à se défendre, à chasser, mais surtout à combattre d’autres mâles, à s’accoupler ou à parader [1].
Quel est le cycle de vie du perce-oreille ?
Les femelles perce-oreilles, après l’accouplement, creusent une petite cavité dans laquelle elles pondent au plus quelques dizaines d’oeufs. Les femelles perce-oreilles restent à côté de leurs oeufs pour s’en occuper, elles les retournent et les lèchent jusqu’à ce qu’ils éclosent. Il s’agit d’un des rares insectes à fournir des soins maternels à sa descendance (en dehors, bien sûr, des insectes sociaux comme les termites, les fourmis, les abeilles et les guêpes). Les pince-oreilles femelles de certaines espèces régurgitent même parfois de la nourriture aux jeunes venant de sortir de leurs oeufs [2]. Certains entomologistes appellent même certains perce-oreilles des espèces subsociales à cause de ces soins maternels. C’est le cas de ce Forficula auricularia femelle. Ce perce-oreilles commun se distingue des autres par ses ailes dépassant des élytres [3] :
Plusieurs autres espèces de forficules prennent soin de leurs petits, par exemple, cet Anechura bipunctata, un perce-oreil rencontré en montagne, montre également ce comportement :
Pour observer cela dans la nature, il vous faut rechercher les forficules régulièrement sous les pierres et dalles. N’oubliez pas de replacer les pierres derrières vous. L’insecte alors dérangé prendra ses oeufs un à un pour les placer à l’abris du soleil :
Vous aurez peut-être aussi l’occasion de croiser différentes espèces de perce-oreilles, comme Euborellia moesta, un joli insecte noir et brillant :
Articles liés
-
L’isodonte mexicain sème la terreur chez les sauterelles
Il ne s’agit pas d’une nouvelle forme de transport aérien pour sauterelles : l’isodonte mexicain ramène des Orthoptères paralysés dans son nid pour les jeter en pâture à ses larves affamées.
-
E120 ou rouge carmin : vous mangez des cochenilles broyées
Le colorant E120, aussi appelé rouge carmin ou rouge cochenille, provient des cochenilles, des insectes proches des pucerons. Fixées aux Opuntias, des cactus péruviens, mexicains et des Îles Canaries, les cochenilles sont élevées, broyées et l’acide carminique rouge qui en est extrait est ajouté à nos charcuteries, sodas et yaourts.
-
Les Psychodidae : des petits moucherons aux allures de papillons
Vous avez de petits moucherons noirs dans votre maison ? Les Psychodidae ressemblent à de petits papillons noirs, mais ce sont des mouches (diptères). Ils sont attirés par l’humidité des salles de bain et des toilettes en été, et voilà comment les chasser.
Notes et références
[1] Briceno, R. D., & Eberhard, W. G. (1995). The functional morphology of male cerci and associated characters in 13 species of tropical earwigs (Dermaptera : Forficulidae, Labiidae, Carcinophoridae, Pygidicranidae).
[3] Voir la page des Dermaptères sur le site d’A.Ramel.
Vos commentaires et questions:
et comme chacun sait, c’est l’insecte le plus effrayant du règne animal..