Publié le 29 octobre 2016 et mis à jour le 11 mai 2025.
Meligethinae, les touts petits coléoptères noirs des fleurs
Insecta, Coleoptera, Nitidulidae, Meligethinae, Meligethes
Les Meligethinae, aussi appelés méligèthes ou petits coléoptères du pollen, forment une sous-famille de très petits coléoptères floricoles, appartenant à la famille des Nitidulidae et à l’ordre des coléoptères. Ces petits insectes sont généralement noirs, mais certains ont des reflets cuivrés, verts ou dorés métalliques. Ils dépassent généralement à peine un ou deux millimètres de longueur. Ils sont pourvus d’ailes cachées sous leurs élytres et peuvent ainsi voler.
Ils se regroupent par centaines au printemps, principalement dans les fleurs des astéracées comme les pissenlits, pâquerettes et marguerites ou des brassicacées comme le colza et les choux. Ils se nourrissent de pollen et de nectar, mais leur biologie est très mal connue en partie car ils sont très difficile à identifier à l’espèce. On retrouve environs 80 espèces de méligèthes en France. Toutes les espèces de méligèthes ne s’attaquent pas aux cultures, et ne sont pas forcément néfastes aux plantes. Ils transportent souvent du pollen de fleurs en fleurs, tout comme les abeilles qui prélèvent aussi du pollen pour nourrir leurs larves. Le genre le plus commun en France est Meligethes.
Que sait-on du méligèthe du colza ?
L’espèce de méligèthes la plus étudiée est Meligethes aeneus qui se nourrit du pollen du colza [1]. Elle peut causer des dégâts au printemps : les méligèthes sont actifs dès que les températures atteignent 15 degrés environ. À ces températures, le colza est parfois encore en bourgeons et les méligèthes creusent les fleurs fermées pour atteindre le pollen, ce qui peut limiter la survie des fleurs et la pollinisation. Souvent les fleurs dessèchent et tombent au sol. Une fois nourries, les femelles pondent leurs oeufs dans les boutons des fleurs, généralement en Mars ou en Avril. Les larves grandissent en se nourrissant du pollen des fleurs et migrent vers d’autres boutons si nécessaire. Comme la plupart des coléoptères, elles se laissent ensuite tomber au sol et s’enterrent. Elles forment une coque autour d’elle qui les protègera dans le sol durant la nymphose. Elles émergent au début de l’été pour un nouveau cycle. Les adultes issus de ce deuxième cycle passent l’hiver à l’état adulte [2].
Quel méthode de lutte biologique contre le méligèthe du colza ?
Le meilleur moyen de lutte contre les méligèthes ne reposant pas sur des pesticides néfastes à l’environnement est l’utilisation de cultures pièges. Les cultures pièges sont des variétés de colza ou de plantes similaires très précoces. Les méligèthes préfèrent se nourrir de fleurs ouvertes plutôt que d’avoir à creuser les bourgeons des fleurs. Ainsi, semer une variété de colza très précoces dans des bandes proches des cultures de colza ou directement mélangée aux cultures permet d’attirer les coléoptères hors des cultures. Certaines variétés de colza ont été développées dans ce but, et la moutarde noire précoce peut elle aussi être utilisée comme culture piège pour le v du colza [3]. Certaines variétés de colza piège se sèment à hauteur de 7% à 10% des semis dans les champs des colza et attirent presque tous les méligèthes. Les plantes de ces variétés qui survivent aux méligèthe produiront elles aussi des grains de colza donc la production de cette culture piège n’est pas entièrement perdue. Les radis peuvent aussi être utilisés, et les méligèthe du colza ne se reproduisent pas aussi bien dans les fleurs de radis que dans celles de colza ou de moutarde, ce qui pourrait avoir l’avantage de contribuer à réduire les populations de ces coléoptères [3].
- Très petit coléoptère brun cuivré de la sous-famille des Meligethinae (espèce indéterminé). Vu dans les Yvelines, Avril 2016 :
- Minuscule coléoptère noir de la sous-famille des Meligethinae (espèce indéterminé) dans une fleur de marguerite. On voit bien ici que l’insecte est couvert de pollen.
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Notes et références
[1] Derron, J. O., Le Clech, E., Bezençon, N., & Goy, G. (2004). Résistance des méligèthes du colza aux pyréthrinoïdes dans le bassin lémanique. Revue suisse d’agriculture, 36(6), 237-242.
[2] Les infos sur la biologie du méligèthe du colza ont été tirées en partie du site Biodiv.Sone.fr.
[3] Veromann, E., Metspalu, L., Williams, I. H., Hiiesaar, K., Mand, M., Kaasik, R., ... & Luik, A. (2012). Relative attractiveness of Brassica napus, Brassica nigra, Eruca sativa and Raphanus sativus for pollen beetle (Meligethes aeneus) and their potential for use in trap cropping. Arthropod-Plant Interactions, 6, 385-394.



