Araignées ou punaises d’eau
Hemiptera ; Heteroptera ; Gerridae ; Gerris sp

Pourquoi les araignées d’eau n’ont-elles que trois paires de pattes ?
Injustement appelées araignées d’eau ces insectes du sous-ordre des hétéroptères, (ou si vous préférez, des punaises) et de la famille des gerridés (Gerridae) se servent de leurs pattes et de la tension interfaciale pour flotter. Les nombreux cadavres d’insectes, qui eux aussi, flottent à la surface de l’eau, leurs servent de repas. Les cadavres de moustiques constituent d’ailleurs une importante part de leur alimentation.
Quel est l’habitat des araignées d’eau ?
Les Gerris vivent habituellement à la surface des eaux calmes : les lacs, mares, étangs et flaques temporaires. Cependant, on peut aussi les trouver sur des rivières fraîches à faible courant [1]. Si l’on plaçait un même oeuf de punaise d’eau dans ces différents milieux, l’insecte se développerait de manière différente : pour décrire ce phénomène, les scientifiques parlent de plasticité phénotypique. La plupart des espèces préfèrent être à l’abris du vent, mais d’autres choisissent les étendues d’eau ouvertes à la lumière. D’autres encore choisissent un habitat en fonction des autres espèces qui y sont présentes [2].



Certaines punaises flottantes de la famille des Gerridae sont même capables de vivres en mer. Ces espèces marines ne sont cependant pas présentes en Europe [3].
À quoi ressemblent les larves des punaises d’eau ?
Macrophotographie d’une jeune "araignée d’eau" :

Les punaises d’eau, comme les autres hemiptères, sont des insectes à métamorphose incomplète. Cela signifie qu’ils passent par plusieurs stades larvaires qui ressemblent aux adultes. Contrairement aux chenilles et au scarabées, ils ne passent pas par un stade de nymphe "immobile" cachée dans un cocons. Les transformations successives sont relativement peu importantes.
Références
[1] D. J. Fairbairn. Comparative ecology of Gerris remigis (Hemiptera : Gerridae) in two habitats : a paradox of habitat choice. Canadian Journal of Zoology, 1985, 63 (11), 2594-2603, 10.1139/z85-388
[2] Spence, J. R. (1981). Experimental analysis of microhabitat selection in water-striders (Heteroptera : Gerridae). Ecology, 62(6), 1505-1514.
[3] Cheng, L. (1976). Marine insects.
Messages
3 mars 2012, 16:21, par florian
bonjour,
je me permets de relever une petite erreur, ce n’est pas la densité de l’eau mais la tension interfaciale qui permet à ces insectes de flotter.
3 mars 2012, 19:10, par L@ fourmi
Vous avez tout à fait raison, merci pour cette rectification !