Publié le 18 janvier 2014 et mis à jour le 6 décembre 2024.
Capricorne et insectes coléoptères longicornes
Cerambycidae, capricornes ou longicornes
Les Capricornes, Ergates, Rhagies ou Aegosomes sont des insectes longicornes : une famille de coléoptères qui doivent leurs noms à la démesure de leurs antennes. Les adultes se nourrissent peu mais mangent généralement du nectar ou du pollen, alors que leurs larves sont xylophages et se nourrissent de bois mort. De nombreuses personnes les craignent, en particulier les capricornes, à cause de leur réputation Certaines espèces peuvent en effet endommager les vieilles charpentes non traitées et en mauvaise condition. Mais la plupart des espèces de longicornes préfèrent pondre leurs oeufs dans le bois mort, en particulier les troncs d’arbres anciens et volumineux tombés au sol ou tenant encore debout. Ce soit de très beaux insectes, relativement peu courants, qu’il faut chercher à tout pris à protéger.
Si vous rencontrez un longicorne, le mieux est cependant de le laisser tranquille. Les adultes des grandes espèces en particulier possèdent de mandibules très puissantes qui peuvent facilement couper la peau. Ils ne sont pas du tout agressifs et ne mordent que si vous les bloquez entre vos doigts.
- Cerambyx scopolii, le petit capricorne, est tout de même un grand insecte. Lorsqu’il est adulte, il se nourrit de pollen. Sa larve est xylophage. Bien qu’il s’appelle le "petit" capricorne, cet insecte s’approche des 3cm. On peut le rencontrer sur les fleurs, en particulier celles des plantes ombellifères comme la carotte. Petit insecte capricorneL’insecte capricorne, Cerambyx scopoliiInsecte capricorne, Cerambyx scopolii
Lorsqu’on dérange le petit capricorne, par exemple en le bloquant délicatement entre les doigts, on peut l’écouter striduler !
Le Grand capricorne lui est plutôt discret, cet insecte est peu visible le jour contrairement au petit capricorne que l’on observe souvent sur les fleurs.
- Ergates faber l’Ergate forgeron ou Ergate ouvrier. Les macrophotographies montrent une femelle en train de pondre ses oeufs dans un tronc mort au sol. Il s’agit de l’un des plus grands insectes d’Europe, pouvant atteindre 5cm [1]. Ses larves se développent dans le bois comme pour la plupart des Cérambycidés (longicornes). Ergates faberErgate forgeron femelle et son ovipositeurErgate ouvrier
- Aegosoma scabricorne, l’Aegosome scabricorne, est un des plus grand longicornes français, le specimen des macrophotographies ci-dessous fait 5cm. Il s’agit d’une femelle, on peut voir son ovipositeur qui lui sert à déposer les oeufs. Cet insecte xylophages est capable de creuser d’énormes trous de sortie dans les arbres et revient pondre dans l’arbre où il s’est développé [2]. l’Aegosome scabricorne préfère le bois mort ou les parties abimées des arbres. La larve se développe pendant près de 3 ans dans le bois, avant de se transformer en nymphe. L’insecte une fois adulte creuse le bois pour sortir, laissant un trou caractéristique dans les souches et les troncs au sol. LongicorneAegosoma scabricorne
- Rhagium sycophanta, la Rhagie Sycophante se rencontre en forêt sur les arbres morts où elle pond ses oeufs. Les femelles sont floricoles et leurs larves saproxylophages : elles mangent du bois pendant 2 ans avant de se transformer en adultes [3]. Voicie quelques macrophotographies d’une Rhagie sycophante (Rhagium sycophanta) de la forêt de la Hardth (Haut-Rhin, Alsace) : Rhagie sycophante (Rhagium sycophanta)Rhagie sycophante (Rhagium sycophanta, Cerambycidae, Coleoptera)
Macrophotographie d’une autre Rhagie sycophante (Rhagium sycophanta) de la forêt de Ferrières (Seine-et-Marne, Île de France) :
Photographies macro sur fond blanc de la même rhagie sycophante :
Macrophotographie d’une larve de Rhagie [4] (probablement une larve de Rhagium sycophanta mais il existe quatre espèces en France) :
- Iberodorcadion fuliginator ssp obesum var. pseudohypocritum du Sud de la France (Aveyron, Midi-Pyrénées), les larves de ce petit Dorcadion aux couleurs très variables se nourrissent de racines des "graminées" (famille des poacées) : Iberodorcadion fuliginator ssp obesum var. pseudohypocritum
- Prionus coriarius, connu sous les noms de prione coriace ou prione tanneur en raison de l’aspect de sa cuticule brune et noire qui rappelle du cuir, est un grand coléoptère longicorne mesurant de 2,5 à 4cm de long. Les larves de ce longicorne se développent sur trois ans en se nourrissant de souches d’arbres feuillus en décomposition, comme les châtaigniers, les chênes, les saules et les ormes (et bien d’autres). Les adultes sont visibles de Juin à Septembre (avec un pic d’activité en Juillet), près des zones boisées. Ce coléoptère est présent dans toute l’Europe à l’exception des montagnes de plus de 1000m d’altitude et des régions froides du Royaume-Uni, de la Norvège, Suède et Finlande. On le retrouve jusque dans les zones continentales de l’Ouest de la Russie.
Articles liés
-
Le staphylin (mal) odorant, Ocypus olens
Pourquoi surnomme-t-on ce coléoptère "staphylin odorant" ? Le staphylin noir (Ocypus olens), aussi appelé staphylin odorant ou "diable", est un grand et long coléoptère noir de la famille des Staphylinidae. Ce gros insecte pourrait être une proie facile pour de nombreux animaux insectivores, mais vous l’aurez deviné, le "staphylin odorant" ne porte pas ce nom pour rien. Sitôt dérangé alors qu’il chasse sur le sol ou sous une pierre, le pauvre diable relève son abdomen vers le haut, prenant (…)
-
L’isodonte mexicain sème la terreur chez les sauterelles
Il ne s’agit pas d’une nouvelle forme de transport aérien pour sauterelles : l’isodonte mexicain ramène des Orthoptères paralysés dans son nid pour les jeter en pâture à ses larves affamées.
-
Coléoptères Anobiidae
Les coléoptères de la famille des Anobiidae possèdent souvent des formes étranges. La plupart sont saproxylophages et on ne croise que rarement leur route.
Notes et références
[1] Informations sur les longicornes d’après le site d’A. Ramel.
[2] Informations sur les coléoptères longicornes xylophages prises du site Insectes-net.
[3] Insectes remarquables de Lorraine et d’Alsace
Jean-Yves Nogret et Stéphane Vitzthum, éditions serpenoise.
[4] Identification d’après Calmont B. 2006. Clé illustrée de détermination des larves des espèces françaises du genre Rhagium (Coleoptera Cerambycidae). Arvensis, 4-8. PDF.