Le commerce illégal des tortues grecques menace l’espèce

Testudo graeca

Les tortues sont souvent importées ou capturées illégalement comme animaux de compagnie. Le braconnage et la vente de ces tortues aux touristes sur le marché noir menace les populations sauvages d’espèces généralement déjà menacées par les activités humaines.

Le braconnage et le trafic illégal d’animaux peut avoir des effets désastreux sur les populations sauvages. Très difficile à réguler, ce commerce a lieu même en Europe, par exemple au Maroc, où les tortues grecques sont vendues illégalement sur les marchés aux touristes français, espagnols et italiens.

Ces photos que Taiapo, un photographe d’animaux sauvage, a pris en 2018 à Marrakech montrent que ce traffic est toujours un problème d’actualité.

Deux tortues grecques juvéniles en vente sur un marché marocain.
Commerce illégal de tortues
Sebastian Hoefer

Sur les marchés marocains, il est courant de voir des animaux en vente. En dehors des conditions désastreuses dans lesquelles ces animaux sont gardés, parfois sans accès à l’eau ou à de la nourriture dans leur cage, la plupart de ces animaux sont capturés directement dans la nature. Ce sont souvent des espèces menacées qui souffrent d’autant plus de ces prélèvements.

Les tortues grecques sont endémiques du bassin Méditerranéen et sont menacées notamnent par la destruction de leurs habitats [1] et les incendies [2].
Malheureusement au Maroc, ces animaux sont prélevés dans la nature et la plupart vendus aux touristes dont de nombreux français. Une étude récent suggère qu’environ 7000 tortues sont vendues sur les marchés chaque année [3].

Deux tortues probablement issues du braconnage vendues illégalement au marché noir sur un marché du Maroc, à Marrakech.
Vente illégale de tortues grecques
Sebastian Hoefer

La raison pour laquelle tant de tortues sont capturées et vendues illégalement est simplement économique. Les touristes venus de pays riches pour visiter des pays en voie de développement, généralement en Asie et Afrique du Nord, achètent ces animaux comme souvenirs. Les vendeurs sont généralement très pauvres et ce marché est souvent leur seule chance de pouvoir s’acheter de quoi manger ou de nourrir leur famille. Il est donc nécessaire, d’une part, d’empêcher les touristes responsables de ce marché noir d’importer des animaux illégalement, mais il est aussi important de fournir des alternatives au braconnage aux vendeurs locaux, comme l’éco-tourisme ou la vente de spécialités culinaires locales.

De l’autre côté, il est nécessaire d’enseigner aux enfants et touristes les risques d’adopter une tortue pour les populations sauvages, et peut-être de rompre avec la vieille tradition d’adopter des tortues comme animaux de compagnie [4].

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Notes et références

[1Anadan, J. D., Giménez, A., Perez, I., Martinez, M., & Esteve, M. A. (2006). Habitat selection by the spur-thighed tortoise Testudo graeca in a multisuccessional landscape : implications for habitat management. Biodiversity & Conservation, 15(7), 2287-2299.

[2Sanz-Aguilar, A., Anadón, J. D., Giménez, A., Ballestar, R., Gracia¡, E., & Oro, D. (2011). Coexisting with fire : the case of the terrestrial tortoise Testudo graeca in mediterranean shrublands. Biological Conservation, 144(3), 1040-1049.

[3Nijman, V., & Bergin, D. (2017). Trade in spur-thighed tortoises Testudo graeca in Morocco : volumes, value and variation between markets. Amphibia-Reptilia, 38(3), 275-287.

[4Pérez, I., Giménez, A., Sanchez-Zapata, J. A., Anadan, J. D., Martinez, M., & Esteve, M. (2004). Non-commercial collection of spur-thighed tortoises (Testudo graeca graeca) : a cultural problem in southeast Spain. Biological Conservation, 118(2), 175-181.



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