Les araignées-fourmis
Araignées myrmécomorphes

Araignée ou fourmi ? Ressembler à une fourmi permettrait à ces araignées dites myrmécomorphes de tromper les prédateurs habituels des araignées en se faisant passer pour une espèce de fourmis agressives [1]
Sur cette vidéo, cette araignée se fait passer pour une fourmi en relevant ses pattes avant, la ressemblance est troublante !

La ressemblance est étonnante, pourtant, l’absence d’antennes et les 8 pattes permettent de rattacher cet arthropode à la classe des arachnides : les araignées.
Si, de près, on peut se douter de la supercherie, à quelques dizaine de centimètre il est souvent difficile de faire la différence.

Les différents éléments qui permettent à cette araignée de se faire passer pour une fourmi :
Chez Myrmarachne formicaria

Chez le genre Leptorchestes :

1 : La première paire de pattes de l’araignée est relevée et coudée, comme les antennes des fourmis (à ne pas confondre avec les chélicères, plus petites, qui font partie de l’appareil buccal). Cela permet de camoufler la paire de pattes que les araignées ont en trop par rapport aux fourmis, et de simuler des antennes qui sont normalement absentes chez les araignées.
2 : Une paire d’yeux est décalée, comme on le voit sur la deuxième photo, les yeux se trouvent à l’avant de la tête, ce qui n’est pas le cas chez les fourmis.
3 : L’abdomen des fourmis est composé de deux grandes parties, le pétiole et le gastre. La séparation du pétiole et du gastre est visible chez les fourmis car cette partie du corps des fourmis est étroite. Les araignées n’ont que rarement une séparation nette entre la tête (prosoma) et le reste du corps (opistosoma), mais cet "étranglement" est fréquent chez les araignées myrmécomorphes.
L’araignée n’est pas le seul arthropode myrmécomorphe (à "morphe" de fourmi, c’est à dire qui ressemble à une fourmi), de nombreux autres arthropodes y ressemblent, certaines punaises (hétéroptères) et de nombreux hyménoptères (ordre regroupant les abeilles, guêpes, fourmis,...) aptères (Mutilidae, Methocha ichneumonides, certains Cryptinae).
Pour mettre le myrmécomorphisme de cette deuxième araignée en évidence, on peut placer à côté une ouvrière Formica rufibarbis :

On voit une nette ressemblance entre la fourmi et l’araignée. Cette deuxième araignée est une prédatrice de fourmis, contrairement aux précédentes araignées qui n’entretiennent pas de relation directes avec les fourmis.
Références
[1] P. Cushin (1997). Myrmecomorphy and myrmecophily in spiders : a review. The Florida Entomologist, 80(2):165-19.