Les opilions ou faucheux
Arachnida ; Opiliones

Les opilions, parfois aussi appelés "faucheux" ou "faucheurs", sont des arachnides (tout comme les acariens ou les araignées) qui se distinguent des autres par leur corps fusionné en une seule partie (le céphalothorax est soudé à l’abdomen), leurs 4 longues paires de fines pattes, et la présence à l’avant du corps d’une paire d’yeux en haut d’une petite protubérance, appelée ocularium [1]. Leur corps est mou et formé de plusieurs segments facilement visibles en dessous de leur abdomen. Contrairement aux araignées, ils ne produisent pas de soie.

Le régime alimentaire varie selon les espèces, ils peuvent être omnivores, prédateurs, nécrophages ou détritivores et certains se nourrissent d’escargots (malacophagie) [2], de champignons et de plantes [3]. Ne produisant pas de venin [4], ils enduisent leurs proies de sucs digestifs et les malaxent avant de les dévorer par petits bouts.

Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, une des paires de pattes des opilions est souvent très longues par comparaison aux autres. Elle sert à obtenir des informations tactiles sur l’environnement. La vue des opilions est en effet très mauvaise : ils ne voient presque que les changements de luminosité. La première paire de pattes des opilions contient plusieurs organes sensoriels qui leurs permettent de détecter les odeurs fortes de l’environnement [5].

Les opilions produisent également des odeurs qui nous paraissent désagréables, via des glandes situées sur la première paire de pattes. Cette propriété leur vaut le nom d’araignée puante au Brésil.

Il existe actuellement environs 120 espèces d’opilions en France, Suisse et Belgique métropolitaine [6]. Certains opilions sont très grands et peuvent facilement être observés le soir ou dans l’herbe humide, mais il existe également de très petits opilions vivant dans la litière. On peut parfois trouver les plus grands d’entre eux, de la famille des Phalangidae, sur les troncs d’arbres ou en haut des plantes et des fleurs.
Plus de 6000 espèces ont été décrites au travers le monde à l’heure actuelle, mais le nombre réel d’espèces pourrait être beaucoup plus important étant donné les habitats qu’ils occuppent et le peu d’intérêt qu’ils suscitent auprès de la communauté scientifique.

Les opilions sont les hôtes de nombreux pathogènes et parasites [7], ainsi que d’acariens se déplaçant par phorésie.

Références
[2] BREURE, A. S. (2011). Dangling shells and dangerous spiders : malacophagy and mimicry in terrestrial gastropods. Folia Conchyliologica, 7:7-13.
[3] Pinto-da-Rocha, R., Machado, G., & Giribet, G. (Eds.). (2007). Harvestmen : the biology of Opiliones. Harvard University Press.
[5] Willemart, R. H., Farine, J. P., & Gnaspini, P. (2009). Sensory biology of Phalangida harvestmen (Arachnida, Opiliones) : a review, with new morphological data on 18 species. Acta Zoologica, 90(3), 209-227.
[6] DELFOSSE E., 2004. Catalogue préliminaire des Opilions de France métropolitaine (Arachnida, Opiliones). Le Bulletin de Phyllie, 20:34-58.
[7] Cokendolpher, J. C. (1993). Pathogens and parasites of Opiliones (Arthropoda : Arachnida). Journal of Arachnology, 120-146.