La punaise du pin, une invasive américaine

Heteroptera ; Coreidae ; Leptoglossus occidentalis

La punaise américaine du pin, ou simplement punaise du pin, Leptoglossus occidentalis, est une grande punaise invasive qui se nourrit de graines de pins qu’elle perce à l’aide de son puissant rostre [1]. Cette punaise appartient à la famille des Coreidae mais émet aussi une odeur désagréable comme les punaises de la famille des punaises puantes Pentatomidae. La punaise américaine du pin ressemble aussi aux punaises assassines de la famille des Reduviidae.

Les punaises du pin commencent à chercher un abri pour l’hivernage en Septembre, entrant parfois en nombre significatif dans les maisons, en particulier dans les zones avec de vastes forêts de conifères. Elle n’est pas dangereuse, mais sa présence dans les maisons est également gênante lorsqu’elle cherche un lieu où passer l’hiver à la fin de l’automne. Pour s’en débarrasser, faites la tomber dans un pot ou un verre (sans la toucher avec vos doigts car elle sent mauvais) et rejetez-là simplement à l’extérieur de la maison. Essayez de trouver par où la punaise est rentrée et bouchez les trous près des fenêtres de votre maison pour éviter que d’autres punaises ou coccinelles ne s’invitent chez vous (généralement, elles trouvent des crevasses et rentrent le long des cadres des fenêtres).

Originaire d’Amérique du Nord à l’ouest des montagnes Rocheuses, la punaise américaine du pin est désormais présente dans diverses parties de l’Europe et de l’Argentine. Les adultes mesurent entre 16 et 20 millimètres et les mâles sont plus petits que les femelles. La punaise américaine du pin peut voler au stade adulte et émet un bourdonnement assez fort lorsqu’elle est en vol.

Dans leur habitat naturel, ces punaises se nourrissent principalement de la sève des cônes de conifères en développement, affectant négativement le développement des graines. Les graines ou pignons de pin contiennent des graisses (lipides) et des protéines très nutritives. Elle repère les graines sur l’arbre par la chaleur qu’elles émettent puis plante son long rostre dans une graine pour en aspirer le contenu. Inoffensive pour l’Homme et pour les animaux, elle peut cependant diminuer la production de graines chez de nombreuses espèces de résineux (ce qui est un problème si vous cultivez les pignons de pin !). Les plantes hôtes dans leur aire de répartition naturelle comprennent des conifères tels que le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii), le pin ponderosa (Pinus ponderosa), le pin tordu (Pinus contorta) et l’épinette blanche (Picea glauca). En dehors de leur habitat naturel, on les trouve sur des espèces comme le pin blanc de l’est (P. strobus) et le pin rouge (P. resinosa) en Amérique du Nord et en Europe, ainsi que sur le pin de montagne (P. mugo), le pin noir (P. nigra), le pin sylvestre (P. sylvestris) et le pistachier (Pistacia vera) en Europe.

Photographie macro de cette grande punaise invasive, en train d’essayer de rejoindre le pin dont elle vient de tomber (Lyon, parc de la Tête d’Or) :

Photo d'une punaise américaine du pin, Leptoglossus occidentalis, espèce invasive. La punaise photographiée grimpe le long d'un abris à insectes au Parc de la Tête d'Or (Lyon).
Punaise américaine du pin

Les œufs sont pondus en petits groupes sur les aiguilles ou les tiges des feuilles des plantes hôtes et éclosent au printemps. Les nymphes passent par cinq stades d’instar avant de devenir adultes. Aux États-Unis, ils accomplissent généralement une génération par an, tandis qu’en Europe méridionale, deux générations sont courantes


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Notes et références

[1Dusoulier F., Lupoli R., Aberlenc H.-P., Streito J.-C., 2007. L’invasion orientale de Leptoglossus occidentalis en France : bilan de son extension biogéographique en 2007 (Hemiptera Coreidae). L’Entomologiste, 63(6) : 303-30.



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