Le scorpion à queue jaune, Euscorpius flavicaudis
Arthropoda, Arachnida, Scorpiones, Euscorpiidae, Euscorpius flavicaudis
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Où trouve-t-on le scorpion à queue jaune, Euscorpius flavicaudis ?
Euscorpius flavicaudis, aussi appelé scorpion à queue jaune ou scorpion à pattes jaunes (parfois scorpion noir en comparaison à une autre espèce de scorpion que l’on peut voir en France), est l’espèce de scorpion la plus commune en France [1]. On la rencontre dans la plupart des départements du Sud de la France, principalement le long du pourtour méditerranéen, ainsi qu’en Corse. Ce petit scorpion possède un corps brun à noir, des pattes et un aiguillon jaune. Il peut également être rencontré de manière très exceptionnelle dans certains autres départements de France, où il est probablement introduit accidentellement et de manière très localisée [2].
Photo d’un scorpion noir à queue jaune et de sa proie, un grand staphylin noir :
Comment identifier le scorpion noir à queue jaune et le distinguer des autres espèces ?
Il existe cinq espèces de scorpions en France, Euscorpius flavicaudis, Euscorpius carpathicus (=Euscorpius tergestinus ?), Euscorpius italicus (trois espèces très difficiles à différencier, il faut regarder les poils sous les pinces appelées "pédipalpes"), Buthus occitanus (entièrement jaune, mesure plus de cinq centimètres) et un petit scorpion endogée et cavernicole des Pyrénées, Belisarius xambeui (peu pigmenté, dépourvu d’yeux) [3].
De quoi se nourrit le scorpion noir à queue jaune ? Quel est son régime alimentaire ?
Le scorpion à queue jaune est un arachnide (il possède 4 paires de pattes) prédateur principalement insectivore, ce qui signifie qu’il mange des insectes. Il sort la nuit et se sert de poils sensoriels situés sous ses pinces (les trichobothries) pour repérer les vibrations provoquées par ses proies potentielles. Ses yeux ne lui sont pas d’une grande utilité pour chasser ses proies car ils sont très petits et situés sur le dessus de la tête, comme on le voit sur la photo ci-dessous :
Il capture de gros insectes (coléoptères, fourmis, larves diverses,...) entre ses grandes pinces appelées pédipalpes, puis les pique avec son aiguillon pour les tuer. Le scorpion peut utiliser ses chélicères pour broyer la chitine des proies, mais se nourrit en grande partie comme les araignées : il injecte un suc digestif dans la proie puis absorbe l’intérieur de l’animal liquéfié. Parmi les nombreuses proies d’Euscorpius flavicaudis, l’article présent illustre la capture d’un grand staphylin odorant (Ocypus olens) et d’une fourmi (Camponotus aethiops) par un scorpion à queue jaune (respectivement en Corse et en Ardèche).
Le scorpion à queue jaune, Euscorpius flavicaudis, est-il dangereux ? Quels sont les dangers associés à sa piqûre ? Comment soigner une piqûre de scorpion ?
Les informations ci-dessous, bien que tirées de revues médicales et d’articles scientifiques, ne remplacent pas l’avis d’un médecin. Elles sont valables pour la France uniquement. Les références sont consultables en bas de page.
Euscorpius flavicaudis est généralement décrit comme inoffensif [4], contrairement au scorpion jaune Buthus occitanus. Le scorpion noir à queue jaune Euscorpius flavicaudis est très peu agressif même lorsqu’il est dérangé et les cas d’envenimation ou de piqûres seraient rares voire inexistants. Les piqures du scorpion jaune Buthus occitanus ne sont pas, en Espagne, considérées comme rares. Elles seraient cependant peu dangereuses [5], sauf pour les enfants de moins de 5 ans, les personnes âgées, malades ou personnes allergiques (il convient dans ce cas d’appeler les secours au plus vite), et s’accompagnent d’une douleur pouvant durer jusqu’à trois jours. En cas de piqûre par un scorpion, il est conseillé de désinfecter la piqûre, d’appliquer de la glace pour calmer la douleur et de prendre des médicaments permettant de limiter la douleur comme l’aspirine [6], il convient également de surveiller la personne piquée pour vérifier qu’elle ne développe pas d’allergie ou de nécrose des tissus. En cas de doute sur l’état d’une personne après une piqûre vous pouvez joindre les secours ou le centre anti-poison le plus proche de chez vous : http://www.centres-antipoison.net/.
Si vous trouvez un scorpion dans votre maison, le mieux est tout d’abord de mettre des gants et d’être prudent. S’il est en hauteur, le mieux est ensuite de poser un récipient en-dessous de là où il se trouve et de le faire tomber dedans à l’aide d’une tige longue (sans laisser vos mains en dessous). S’il est sur le sol, placez un récipient transparent au-dessus de lui et glissez un carton fin sous le récipient. Retournez ensuite l’ensemble pour faire tomber le scorpion au fond du récipient. Placez ensuite un couvercle sur la boite et relâchez-le à distance de la maison.
A l’étranger, les piqures de scorpions peuvent être bien plus graves et posent de sérieux problèmes de santé publique en Amérique du Sud et en Afrique du Nord notamment [7].
Usage des scorpions en médecine traditionnelle
Les scorpions étaient autrefois utilisés par des guérisseurs pour soigner diverses maladies, en particulier sous la forme d’alcools ou d’huiles dans lesquels un scorpion avait été mis à macérer ou à frire. Bien que ces traitements soient dans leur grande majorité inefficaces et folkloriques, certains composants du venin de scorpion ont intéressé les scientifiques pour le traitement du cancer (comme la plupart des venins d’insectes et autres arthropodes) [6].
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Notes et références
[1] Carte de répartition des scorpions de France, sur le site de l’ONEM
[2] Vachon, M., & Roman, E. (1965). A propos de la présence aux portes de Lyon du scorpion Euscorpius flavicaudis (Geer). Bulletin Mensuel de la Société Linnéenne du Lyon, 34(2), 42-44. PDF
[3] Rouschmeyer L. (2015) Clé d’identification simplifiée des scorpions de la région PACA version 2. 15 pages. PDF
[4] Guillot, P., Bedock, B., Poyet, F., Szymezak, P., Jinkine, O., & Alassan, E. (2012). Morsures, griffures et envenimations. EMC-Médecine d’urgence, 7(3), 1-11. PDF
[6] Gonzalez, J. A., & Vallejo, J. R. (2013). The scorpion in Spanish folk medicine : a review of traditional remedies for stings and its use as a therapeutic resource. Journal of ethnopharmacology, 146(1), 62-74. PDF
[7] Hamouda C. & Ben Salah M. (2015) Envenimations scorpioniques en Tunisie. Med. Emergency. 24-32.