Les Bothriomyrmex : des parasites temporaires d’autres fourmis
Hymenoptera ; Formicidae ; Dolichoderinae ; Bothriomyrmex


Les fourmis du genre Bothriomyrmex sont des parasites sociaux temporaires de fourmis du genre Tapinoma. Les reines de ce genre ont en effet besoin, pour fonder une nouvelle colonie, de parasiter une colonie de Tapinoma. Une fois entrée dans la fourmilière, la reine Bothriomyrmex tue la reine de la colonie hôte et la remplace. Elle pond alors ses premières ouvrières qui vivent avec les anciennes ouvrières de Tapinoma. Au fur et à mesure, les Tapinoma meurent naturellement et sont remplacées par les nouvelles ouvrières Bothriomyrmex qui prennent le relais et assurent la survie de la colonie. Ce mode de vie rappelle celui des fourmis Strongylognathus, malgré le fait que chez cette dernière espèce, les ouvrières ne peuvent pas se maintenir sans leurs hôtes.

On peut donc rencontrer dans la nature à la fois des colonies mixtes et des colonies ne comportant plus que des Bothriomyrmex. Comme les reines de cette espèce doivent pouvoir s’infiltrer dans les nids des fourmis hôtes, elles possèdent un camouflage chimique, et ressemblent en taille et en couleur aux ouvrières de Tapinoma [1]. Elles sont donc très petites. Les ouvrières elles, se distinguent des Tapinoma par leur couleur plus claire et l’absence d’échancrure (un petit creu) sur le clypeus (la partie de la tête au dessus des mandibules) [2].

Il existe plusieurs espèces du genre Bothriomyrmex en France [3]. Elles font partie de la sous-famille des Dolichoderinae, mais contrairement aux fourmis d’Argentine, elles ne sont pas invasives.
Il existe d’autres formes de parasitisme social chez les fourmis, par exemple les Formicoxenus nitidulus squattent le nid de leurs hôtes sans les tuer, et les fourmis amazones, Polyergus rufescens, effectuent des raids pour maintenir une population de fourmis esclaves.

[1] Santschi, F. (1919). Fourmis du genre" Bothriomyrmex" Emery (systématique et moeurs). Extrait de la Revue Zoologique Africaine, vol VII, Fasc. 3, 27p.
[2] Sauf pour Tapinoma pygmaeum, une très petite espèce facile à différencier des autres et plus rare
[3] Seifert, B. (2012). A review of the West Palaearctic species of the ant genus Bothriomyrmex EMERY, 1869 (Hymenoptera : Formicidae). Myrmecological News, 17, 91-104.