Les galéruques, de petits coléoptères noirs aux énormes abdomens
Coleoptera ; Chrysomelidae ; Galerucinae ; Galeruca cf tanaceti
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Les galéruques appartiennent au genre Galeruca, qui regroupe plusieurs espèces de coléoptères de la famille des chrysomèles. Comme la plupart des autres insectes de ce groupe, les galéruques sont phytophages. On les trouve partout en France et en Suisse, mais ils sont plus facilement visibles en montagne où la végétation est rase.
Chez les galéruques, les femelles sont plus grosses que les mâles et se distinguent encore plus facilement des mâles en période de reproduction. En effet, pendant la période de reproduction qui a généralement lieu en été ou au début de l’automne, l’abdomen de la femelle se gonfle sous la pression des oeufs en formation. Elle devient énorme et l’abdomen dépasse largement des élytres, on dit qu’elle est physogastre. Onpeut observer ce même phénomène chez les méloés, les crache-sang et les reines fourmis en période de ponte et les princesses de fourmis ailées lors des essaimages. Voici un Galeruca tanaceti femelle avec son gargantuesque abdomen photographié de profil :
Après plusieurs jours, la femelle pond une énorme grappe d’oeufs jaunes. Les larves ressemblent à de grosses chenilles noires et leur cuticule mat rappelle le cuir, elles possèdent aussi quelques soies herissées comme des aiguilles de cactus. A la fin de leur croissance, les larves se métamorphosent en nymphes et prennent leurs formes adultes. Sur la macrophotographie suivante, on voit l’énorme abdomen d’une femelle de galéruque de la tanaisie remplie d’oeufs :
L’espèce la plus commune est Galeruca tanaceti ou galéruque de la tanaisie. Les larves de cette espèce sont phytophages, comme les adultes, et se nourrissent d’alchemilles (Alchemilla vulgaris par ex.), d’achillée millefeuille (Achillea millefolium) de la cardamine des prés (Cardamine pratensis), de tanaisie commune (Tanacetum vulgare), ou de céraistes (Cerastium spp) [1]. Sur cet autre gros plan on la tête de la femelle galéruque de la tanaisie :
L’identification des galéruques est compliquée et 13 espèces seraient présentes en France (il y a pour certaines d’entre elles des sous-espèces) [2] [3] [4] [5].
- Galeruca abbreviata (Sud des Alpes, rare)
- Galeruca angusta (Coléoptère noir, tibias brusquement élargis au sommet [6], serait présent uniquement sur le littoral et en Bretagne)
- Galeruca canigouensis (Ouest des Pyrénées uniquement, très localisé, sculpture des élytres grossières)
- Galeruca dahlii (Plusieurs formes de jaunes à roux ou couleur rouille, en particulier sur les élytres, présence de côtes saillantes sur le dessus des élytres [7])
- Galeruca interrupta (très similaire à Galeruca dahlii, arrête généralement plus saillantes et élytres plus ovales, moins rondes à l’extrémité de l’abdomen, parfois brun sombre à noir en France méridionale)
- Galeruca laticollis (couleurs jaunes à roux, mais pas d’arrêtes saillantes sur la cuticule, forme très évasée avec élytres très arrondies a l’extrémité de l’abdomen)
- Galeruca luctuosa (Sud de la France, pas de côtes, la bordure en forme de gouttière sur le bord des élytres s’arrête aux épaules)
- Galeruca melanocephala (corps de couleur rouge à rouille sauf la tête entièrement noire)
- Galeruca miegi (coléoptère noir, très grossièrement sculpté [8])
- Galeruca monticola (coléoptère noir, les intersegments sont blancs chez les femelles physogastres)
- Galeruca pomonae (généralement de couleur rouille, si noir, se distingue des autres par des arrêtes saillantes très marquées sur les élytres)
- Galeruca rufa (Sud de la France, les élytres, le pronotum et la tête sont roux ou de couleur rouille)
- Galeruca tanaceti (l’espèce la plus courante, coléoptère entièrement noir, la bordure des élytres en forme de gouttière atteind la base des élytres)
Photographie d’un mâle de Galeruca tanaceti aux dimensions beaucoup plus "normales" :
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Notes et références
[1] Les galéruques sur le site d’A. Ramel.
[2] Liste des espèces du genre Galeruca présente en France sur le forum insecte.org et sur le site Fauna europaea.
[3] Liste des espèces du genre Galeruca présentes en Europe, avec notes sur la distributions et photos de certaines espèces sur le site de l’université de Wroclawski (Pologne).
[4] Portevin G., 1934. Histoire Naturelle des Coléoptères de France, Tome III, Polyphaga : Heteromera, Phytophaga. Encyclopédie Entomologique, XVII, 374 p. Lechevalier, Paris.
[5] Laboissière, V. (1934). Galerucinae de la faune française (Col.), 107 p. Société Entomologique de France, Paris.
[6] Identification d’un Galeruca angusta sur le forum insecte.org
[7] Photos de Galeruca dahlii sur reptilis.org
[8] Identification de Galeruca miegi sur insecte.org
Vos commentaires et questions:
Bonjour
Vous n’oubliez pas Xanthogaleruca luteola, communément appelée la Galéruque de l’orme, espèce de coléoptères de la famille des chrysomélidés.
Il ont envahi ma bibliothèque il y a 2 ans et décime les ormes qui n’en ont besoin de ça ?
Bonjour,
Plusieurs pièces de ma maison sont infestées de galéruques de l’orme. Je calfeutre au maximum les ouvertures et pourtant elles sont toujours présentes. Chaque matin, j’en élimine manuellement une dizaine et je ne parviens pas à trouver leur origine. Un traitement à l’insecticide fumigène l’an dernier n’a pas été concluant. Les solutions proposées par Internet ne me paraissent pas convaincantes.
En auriez vous une satisfaisante pour pourvoir me débarrasser définitivement de ces insectes ?
Merci par avance.
Bonjour,
êtes-vous sur de votre identification ? je vous encourage à poster une photo de vos coléoptères sur le site iNaturalist, je pense qu’il ne s’agit peut-être pas de galéruques dont les habitudes ne correspondent pas à ce que vous décrivez.
Si ce sont des galéruques cependant, bloquer les entrées (grillage sur les fenêtres, silicone si il y a des crevasses dans les planchers ou les plinthes) devrait être suffisant.
Bien cordialement