Coléoptères nageurs : le dytique a des rames à la place des pattes
Coleoptera ; Dysticidae ; Acilius sulcatus
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Acilius sulcatus est un dytique, un coléoptère nageur de la famille des Dysticidae. Mais c’est aussi un redoutable prédateur et un insecte difficile à repérer dans la végétation et les débris flottant, parmis lesquels il se réfugie dans la nature lorsqu’il fait le plein d’air. En effet, comme les autres dytiques, l’Acilius sulcatus capture l’air en accolant l’extrémité de son abdomen à la surface et en le piégeant sous ses élytres. D’autres insectes pouvant vivre sous l’eau, comme par exemple les Hydrophilidae, sont capables de stocker l’air de différentes manières.
Ces coléoptères sont particulièrement adaptés à la nage propulsée, leurs pattes sont ciliées : de longues soies rigides partent des tarses (les derniers segments des pattes des insectes) et forment une rame qui permet aux dytiques un déplacement rapide sous l’eau. Les dytiques ont en effet besoin d’être vifs, car en tant que prédateurs, il leur faut pouvoir saisir leurs proies avant qu’elles ne s’enfuient. La photographie ci-dessous montre en détail la structure de la troisième paire de pattes nageuses de l’insecte.
Les dytiques, et particulièrement Acilius sulcatus, sont connus comme étant des prédateurs de larves de moustiques (qui sont elles aussi aquatiques). Ils pourraient être utilisés pour lutter contre les infestations de moustiques dans les zones habitées, car ils réduisent de manière nette les populations de larves de moustiques dans les mares et étangs [1].
Les dytiques sont capables de détecter des molécules libérées par leurs prédateurs dans l’eau. Par exemple, si un dytique détecte les molécules émises par un poisson affamé, il va diminuer son activité et ainsi devenir moins facile à repérer. Souvent, ils se précipitent aussi dans la vase ou ses les débris végétaux qui couvrent le fond des mares. Acilius sulcatus est également capable de voir et de reconnaître certains de ses prédateurs [2].
Et il ne faut pas oublier que, comme la plupart des autres coléoptères, les dytiques sont équipés d’ailes et peuvent voler. Mais le passage du monde aquatique au monde aérien demande un peu de préparation... Ainsi, les dytiques s’échauffent hors de l’eau pour préparer leurs muscles au vol. On peut même les entendre émettre un son qu’ils produisent lors de cet échauffement [3].
On peut observer les dytiques s’accoupler dans l’eau. Au moment de la reproduction, le mâle et la femelle, de tailles semblables, restent ensemble quelques minutes. Ils nagent alors lentement ce qui facilite leur observation. Photographie d’un accouplement de dytiques, en pleine nuit.
Les oeufs sont pondus au printemps dans des tiges de végétaux et les larves des dytiques sont également prédatrices. Il convient de manipuler les dytiques, qu’ils soient à l’état adulte ou à celui de larve, avec de grandes précautions. Certains sont capables de piquer et d’émettre des substances toxiques.
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Notes et références
[1] Chandra, G., Mandal, S. K., Ghosh, A. K., Das, D., Banerjee, S. S., & Chakraborty, S. (2008). Biocontrol of larval mosquitoes by Acilius sulcatus (Coleoptera : Dytiscidae). BMC infectious diseases, 8(1), 138.
[2] Bjornsson, K., Wagner, B. M., Axelsson, A., Bjerselius, R., & Olsén, K. H. (1997). Responses of Acilius sulcatus (Coleoptera : Dytiscidae) to chemical cues from perch (Perca fluviatilis). Oecologia, 111(2), 166-171.
[3] Leston, D., Pringle, J. W. S., & White, D. C. S. (1965). Muscular activity during preparation for flight in a beetle. Journal of Experimental Biology, 42(3), 409-414.
Vos commentaires et questions:
Les dytiques dévorent les têtards du crapaud vert,est ce vrai ?
Certaines espèces de dytiques peuvent être suffisamment grandes pour manger des têtards !