Les Geocoris, de petites punaises utiles au potager

Hemiptera ; Heteroptera ; Lygeidae (ex-Geocoridae) ; Geocoris erythrocephalus

Comment identifier les punaises géocores au jardin ?

Geocoris erythrocephalus est une jolie petite punaise noire et orange qui possède de grands yeux orientés vers l’avant et une tête très arquée. Ces éléments sont généralement des adaptations à la chasse et trahissent son régime alimentaire : les Geocoris sont des punaises prédatrices, d’excellents chasseuses qui utilisent leurs énormes yeux pour repérer des proies. On les rencontre sur de nombreux types de plantes, à la fois au potager et au verger. En particulier, elles participent à la protection des arbres fruitiers, de la vigne, et de nos plantes légumineuses contre les attaques de nombreux insectes phytophages. Sa taille est similaire à celle de punaises de lit, mais elle est plus rapide et se distingue des punaises de lits par sa tête et ses pattes oranges et son corps noir, alors que les punaises de lit sont brunes.

Petite punaise géocore noire et orange.
Geocoris erythrocephalus

De quoi se nourrissent les géocores ?

Le régime alimentaire des punaises de la famille des géocores est extrêmement varié. Elles sont entre autres réputées pour s’attaquer à certains acariens, aux psylles, aux pucerons [1], aux cochenilles, aux aleurodes, aux thysanoptères ou thrips, aux chenilles de certains papillons [2] comme les noctuelles [3] [4], à certaines punaises phytophages comme la punaise de la courge [5], et à de nombreux insectes ravageurs qu’ils soient sous la forme d’oeufs, de larves ou d’adultes. Elles s’attaquent aussi à certaines araignées et à certains diplopodes [6].

On distingue bien le rostre orange et les gros yeux de cette punaise géocore.
Rostre de Geocoris erythrocephalus
La punaise Geocoris erythrocephalus noire et orange aux gros yeux photographiée de dessus sur fond blanc.
Geocoris erythrocephalus

Malgré leur intérêt potentiel en tant qu’agent de lutte biologique, l’espèce Geocoris erythrocephalus semble avoir été très peu étudiée. On peut cependant facilement les trouver sur de nombreuses plantes lorsqu’elles sont infestées de pucerons, par exemple sur les chardons, les blettes, la menthe ou la bourrache. On rencontre cette espèce principalement dans le Sud de la France [7]. L’espèce Geocoris punctipes est au contraire plus étudiée et est déjà utilisé comme moyen de lutte biologique dans certains vergers et dans les plantations de cotton. Son élevage de masse est d’ailleurs possible, puisque certains scientifiques ont réussit à les élever en très grand nombre en les nourrissant avec... des steaks de boeuf [8] ! Ces alliés naturels des agriculteurs et des arboriculteurs sont cependant impactés par de nombreux traitements chimiques insecticides ou herbicides [9] [10]. Cela est en particulier du au fait que ces petites punaises se nourrissent occasionnellement de sève et de nectar lorsque les proies se raréfient [11]. Ce comportement n’enlève cependant rien à leur utilité dans les cultures, car la sève est rare dans leur alimentation et que les individus se nourrissant de sève vivent moins longtemps et sont moins prolifiques que les autres [12] [13].

La punaise géocore à gros yeux de profil.
Geocoris erythrocephalus
Geocoris erythrocephalus de face, avec ces antennes noires et oranges rayées de blanc.
Geocoris erythrocephalus

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Notes et références

[1Tillman, P. G., & Mullinix, B. G. (2003). Effect of prey species on plant feeding behavior by the big-eyed bug, Geocoris punctipes (Say)(Heteroptera : Geocoridae), on cotton. Environmental entomology, 32(6), 1399-1403.

[2Crocker, R. L., Whitcomb, W. H., & Ray, R. M. (1975). Effects of sex, developmental stage, and temperature on predation by Geocoris punctipes. Environmental Entomology, 4(4), 531-534.

[3Hutchison, W. D., & Pitre, H. N. (1983). Predation of Heliothis virescens (Lepidoptera : Noctuidae) eggs by Geocoris punctipes (Hemiptera : Lygaeidae) adults on cotton. Environmental entomology, 12(6), 1652-1656.

[4Joseph, S. V., & Braman, S. K. (2009). Predatory potential of Geocoris spp. and Orius insidiosus on fall armyworm in resistant and susceptible turf. Journal of economic entomology, 102(3), 1151-1156.

[5Rondon, S. I., Cantliffe, D. J., & Price, J. F. (2003). Anasa tristis (Heteroptera : Coreidae) development, survival and egg distribution on Beit alpha cucumber and as prey for Coleomegilla maculata (Coleoptera : Coccinellidae) and Geocoris punctipes (Heteroptera : Lygaeidae). Florida Entomologist, 86(4), 488-490.

[6Crocker, R. L., & Whitcomb, W. H. (1980). Feeding niches of the big-eyed bugs Geocoris bullatus, G. punctipes, and G. uliginosus (Hemiptera : Lygaeidae : Geocorinae). Environmental Entomology, 9(5), 508-513

[8Cohen, A. C. (1985). Simple method for rearing the insect predator Geocoris punctipes (Heteroptera : Lygaeidae) on a meat diet. Journal of economic entomology, 78(5), 1173-1175.

[9Farlow, R. A., & Pitre, H. N. (1983). Bioactivity of the postemergent herbicides acifluorfen and bentazon on Geocoris punctipes (Say)(Hemiptera : Lygaeidae). Journal of Economic Entomology, 76(1), 200-203.

[10Elzen, G. W. (2001). Lethal and sublethal effects of insecticide residues on Orius insidiosus (Hemiptera : Anthocoridae) and Geocoris punctipes (Hemiptera : Lygaeidae). Journal of Economic Entomology, 94(1), 55-59.

[11Ridgway, R. L., & Jones, S. L. (1968). Plant feeding by Geocoris pallens and Nabis americoferus. Annals of the Entomological Society of America, 61(1), 232-233.

[12Stoner, A. (1970). Plant feeding by a predaceous insect, Geocoris punctipes. Journal of Economic Entomology, 63(6), 1911-1915.

[13Naranjo, S. E., & Stimac, J. L. (1985). Development, survival, and reproduction of Geocoris punctipes (Hemiptera : Lygaeidae) : effects of plant feeding on soybean and associated weeds. Environmental Entomology, 14(4), 523-530.



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