Tropilaelaps, un autre acarien parasite de l’abeille

Les Tropilaelaps sont des acariens parasites de l’abeille sociale Apis mellifera de la famille des Laelapidae. Ils sont plus petits que les varroas, mais leur couleur est similaire. Leur petite taille leur permet de se déplacer plus facilement dans la ruche et contribue à les rendre encore plus problématiques que le varroa pour les abeilles.

D’où viennent les acariens Tropilaelaps ?

Les acariens Tropilaelaps proviennent d’Asie. Ils vivent dans la nature dans les colonies d’abeilles géantes d’Asie (Apis dorsata, Apis laboriosa, et Apis breviligula) [1]. Ce parasite est passé des abeilles géantes aux abeilles Européennes Apis mellifera en Asie, là où toutes les espèces d’abeilles sont présentes. Pour cette raison, il y a de nombreuses craintes qu’il puisse se disperser et s’installer en Europe. Pour l’instant, les Tropilealaps sont présents seulement en Asie et donc absents de France, Suisse, Belgique et du Canada.

Quel est le cycle de vie des acariens Tropilaelaps ?

Contrairement au Varroa destructor qui ne perce les larves d’abeilles qu’à un seul endroit, les Tropilaelaps percent la peau des larves d’abeilles a plusieurs endroits. Cela cause des cicatrices importantes sur les larves qui entrainent l’apparition de malformations sur les abeilles adultes. Ces malformations peuvent notamment empêcher les abeilles de bouger leurs antennes, leurs ailes ou leurs pattes [2]. Forcément, les abeilles affectées sont souvent incapables de contribuer à la vie de la colonie et meurent plus rapidement. En plus de cet effet direct, les acariens Tropilaelaps peuvent transmettre de nombreux virus de l’abeille comme des virus de paralysie de l’abeille, le virus des cellules royales noires (BQCV), et le virus des ailes déformées de l’abeille (DWV).

Les populations de Tropilaelaps grandissent plus vite que celles du varroa, les colonies d abeilles meurent rapidement après avoir été infectées. Alors que les varroas se nourrissent aussi des adultes et ne se reproduisent pas pendant deux semaines de leur cycle, les Tropilaelaps se nourrissent de larves d’abeilles en permanence et n’ont pas d’interruption de reproduction durant leur cycle de vie.

Trois larves d'abeilles avec des acariens oranges Tropilaelaps, et deux nymphes a différents stades de développement avec des acariens parasites de l'abeille Tropilaelaps photographié en macro sur fond des cellules d'un cadre d'abeille.
Acariens Tropilaelaps sur des larves et nymphes d’abeilles
Denis Anderson (CSIRO) (CC BY 3.0)

Pourquoi les traitements contre le Varroa ne fonctionnent pas contre le Tropilaelaps ?

Le varroa passe du temps sur les abeilles car il doit se nourrir des adultes, cela fait partie de son cycle de vie. C’est à ce moment que les traitements contre le varroa agissent, car le varroa est le plus vulnérable lorsqu’il ne se cache pas dans les cellules des abeilles avec leurs larves.

Le Tropilaelaps, contrairement au varroa, passe la plupart de son temps dans les cellules des abeilles et pourrait donc être moins sensible aux traitements contre le Varroa. En effet, les cellules d’abeilles contenant des larves ou des nymphes sont fermées par un opercule de cire qui bloque les traitements pendant la majorité du cycle de développement de l’abeille. Seuls les traitements capables d’affecter les Tropilaelaps ou les varroas dans leurs cellules (comme l’acide formique et le traitement à la chaleur) sont potentiellement capables de tuer les Tropilaelaps dans les cellules fermées, mais il n’y a pas assez de recherche faites à ce jour pour répondre à cette question [3].

Et même si un produit était capable de tuer les Tropilaelaps, il faudrait tout de même vérifier que ce produit ne cause pas trop de dégâts aux abeilles. Pour qu’un produit soit efficace, il ne faut pas que ce produit tue tous les acariens, mais qu’il en tue suffisamment en ayant peu d’effet sur les abeilles. Malheureusement, un tel produit n’existe pas encore et il est donc préférable d’empêcher les Tropilaelaps de se disperser hors d’Asie, en établissant des contrôles stricts comme en Australie.


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Notes et références

[1Anderson, D. L., & Roberts, J. M. (2013). Standard methods for Tropilaelaps mites research. Journal of Apicultural Research, 52(4), 1-16.

[2de Guzman, L. I., Williams, G. R., Khongphinitbunjong, K., & Chantawannakul, P. (2017). Ecology, life history, and management of Tropilaelaps mites. Journal of economic entomology, 110(2), 319-332.

[3Chantawannakul, P., Ramsey, S., Khongphinitbunjong, K., & Phokasem, P. (2018). Tropilaelaps mite : an emerging threat to European honey bee. Current opinion in insect science, 26, 69-75.



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